L’UDC se méprend-elle sur les valeurs de la démocratie?

L’UDC se méprend-elle sur les valeurs de la démocratie?

A l’aube d’une votation fédérale visant le durcissement des lois envers les étrangers, l’Espace culturel des Terreaux organise un débat, réunissant politiciens et philosophes, sur les valeurs défendues par la démocratie et l’Etat de droit

Alors que les citoyens suisses devront se prononcer le 28 février prochain sur l’initiative populaire fédérale de mise en œuvre «Pour le renvoi effectif des étrangers criminels», déposée par l’UDC, «il y a un réel enjeu actuellement de réfléchir au sens de la démocratie», lâche le philosophe et théologien, Jean-Marc Tétaz. «Le respect de la démocratie consiste-t-il uniquement à donner le plein pouvoir au peuple même si ses décisions sont en contradiction avec des principes constitutionnels qu’il a lui-même adoptés?»

Pour débattre de cette question, l’Espace culturel des Terreaux accueille l’ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin, l’ancien conseiller aux Etats Luc Recordon, l’ancien juge fédéral Claude Rouiller, et les philosophes Philippe Raynaud et Alain Policar, dans le cadre d’une soirée, lundi 15 février, à 18h30. En arrière fond de cette problématique, l’ultime ouvrage du philosophe Ronald Dworkin, Justice pour les hérissons, qui offre, selon Jean-Marc Tétaz, la position actuelle la plus intéressante sur ce sujet.

«Dworkin construit une théorie de la démocratie dont le fondement n’est pas l’affirmation formelle de la souveraineté populaire s’exprimant au cas par cas dans des votations populaires, mais une thèse beaucoup plus riche où la démocratie repose sur le droit de tous les individus d’être l’objet d’un respect égal de la part de l’Etat et des instances chargées de l’exercice du pouvoir», explique le philosophe qui ajoute: «Il est important d’aborder avec un large public ce genre de questions et l’enjeu politique consiste à ne pas laisser une conception étriquée de la démocratie occuper toute la place».