Plus de 150 personnes ont célébré le tricentenaire du temple de la Fusterie

Plus de 150 personnes ont célébré le tricentenaire du temple de la Fusterie

Inauguré le 15 décembre 1715, le temple de la Fusterie, à Genève, a fêté ses 300 ans
Pour l’occasion, le premier prêche énoncé dans ce lieu, par le pasteur Bénédict Pictet, a été reformulé sous forme de saynètes.

Photo: CC (by-nc) Annette Dubois

«Avec l’aide d’une historienne, j’ai créé une histoire fictive sur la base du premier sermon prêché dans le Temple de la Fusterie, par le pasteur Bénédict Pictet. Plusieurs saynètes ont mis en scène sept personnages représentant la société genevoise en 1715», explique Laurence Mottier, une des pasteures de la Fusterie. Mardi 15 décembre, «300 ans jour pour jour, depuis l’inauguration», plus de 150 personnes se sont réunies pour célébrer le tricentenaire de l’édifice. Pendant cette soirée, des acteurs en costumes du 18e siècle accompagnés du groupe genevois de danse populaire le Feuillu ont plongé les spectateurs dans le passé.

A cette époque, la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685, interdisant le protestantisme sur le territoire français, a entrainé l’exil de milliers de croyants, dont une partie s’est réfugiée à Genève. Les lieux de cultes – la Cathédrale Saint-Pierre, l’église Sainte-Marie-Madeleine et l’église Saint-Gervais – ne suffisant plus à accueillir tous ces fidèles, le Conseil des Deux-Cents (ancêtre du Grand Conseil) a décidé de construire le «Temple neuf», en 1708, future Fusterie.

«Cette soirée n’était pas dédiée qu’au passé», sourit la pasteure. «Nous avons voulu avec l’Aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants (AGORA) faire le lien avec notre société actuelle en menant la réflexion sur la migration et l’appel à l’hospitalité de l’Eglise».

Une rénovation de fonds en comble

Cette rencontre a été aussi l’occasion de présenter les projets de rénovations extérieures et intérieures que nécessite l’édifice: réfection des façades et du clocher, isolation du bâtiment, aménagement d’un nouveau système de chauffage ou encore extension du sous-sol. «Les fondations en bois sont vermoulues, des fissures fendent les façades, les plâtres se décollent, le bâtiment a besoin d’être rénové. Et ces travaux permettront également d’améliorer la mission spirituelle du temple en créant des coulisses pour les spectacles et en excavant le lieu. Un accès pour les personnes handicapées va également être aménagé».

Le coût des travaux s’élève à huit millions de francs. «Notre principal enjeu actuellement est de trouver les fonds. Dans les années 70, un projet similaire avait déjà été mis sur pied, mais il a dû être abandonné, faute de ressources financières». Les futurs travaux devraient débuter début 2017.

Depuis 2008, ce temple est dédié à l’Espace Fusterie, un lieu consacré à la spiritualité, à la culture et à l’actualité. Du mardi au vendredi, les «midis de la Fusterie» proposent des concerts, des prières de Taizée et des rencontres littéraires. En soirée, divers événements culturels s’y déroulent régulièrement.