Baisse des effectifs ministériels suspendue dans les paroisses neuchâteloises

Baisse des effectifs ministériels suspendue dans les paroisses neuchâteloises

Réunis en Synode mercredi 3 juin à Vaumarcus, les députés de L’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel ont adopté des comptes 2014 positifs et ont repoussé un projet de réduction du nombre de postes paroissiaux.

Photo: le synode s’est réuni au camp de Vaumarcus

Annoncée pour 2016, la diminution de trois postes paroissiaux n’aura pas lieu. Ce gel des mesures d’austérité proposé par le Conseil synodal (exécutif) et adopté mercredi par le synode de l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) est possible grâce à de bons comptes 2014 et de bonnes perspectives pour 2015. Durant la même session, les députés ont en effet adopté des comptes 2014 précédant un bénéfice de plus de 15’600 francs. Par ailleurs, des ventes de terrains ont permis de créer une réserve de plus de 5 millions en prévision de la recapitalisation de la caisse de pension neuchâteloise.

Le synode a, par contre, longuement débattu des attributions de postes cantonaux. En particulier, l’augmentation de 50% à 80% du poste de responsable des services cantonaux, proposée par le Conseil synodal a fait l’objet de discussions. Pour le conseiller synodal Jean-Philippe Calame, cette augmentation se justifiait par les expériences menées ces dernières années. Le synode a finalement accepté cette hausse, mais a exigé que le poste soit réévalué.

Cérémonies funèbres présidées par des laïcs

Le synode neuchâtelois a également beaucoup parlé de funérailles durant cette session. Il a d’abord autorisé des laïcs à présider des cérémonies funèbres. «Des cultes de l’EREN, lieux de proclamation de l’espérance chrétienne», a d’emblée précisé la conseillère synodale Alice Duport. Pas question donc pour l’EREN, de se lancer dans l’hommage funèbre laïcs. Pour le Conseil synodal, «il n’y a pas d’obstacle théologique, dans une Eglise de la réforme à ce qu’une personne non consacrée préside un culte.» Mais, l’autorisation préalable du Conseil synodal reste nécessaire.

Mais le culte d'adieu est un exercice particulièrement sensible à souligner le Conseil synodal. Pour Alice Duport, c’est un lieu de contact avec l’ensemble de la communauté, y compris avec nombre de personnes distanciées de l’Eglise. Dans un temps court, l’officiant doit rencontrer la famille, construire une prédication soignée et régler de multiples détails pratiques. Dans son projet, le Conseil synodal souhaitait donc mettre en place des conditions draconiennes de disponibilité, de formation et d’expérience. Le synode a préféré un projet un peu moins contraignant.

«Je pense que la présidence d’un culte funèbre est un charisme particulier», a insisté le pasteur Yves Bourquin, opposé à ce que l’on exige une expérience de prédicateur laïc des candidats à la présidence de ces cérémonies particulières. «J’imagine qu’une personne qui de par son expérience professionnelle a régulièrement accompagné des mourants pourrait être meilleure que moi lors d’un tel culte.» Le pasteur en a donc appelé à faire confiance aux capacités de discernement des conseils de paroisse et du Conseil synodal plutôt qu’à une multiplication des obstacles formels.

Une motion de la paroisse Entre2lacs a lancé le débat de la présidence des cérémonies funèbres par des diacres. Les motionnaires exigeaient que cette activité figure à leur cahier des charges. La discussion qui a suivi a montré qu’il est déjà fréquent que des diacres président de tels cultes. Une inscription au cahier des charges rendrait, par contre, cette activité obligatoire pour les diacres, ce que le synode n’a pas souhaité.

Enfin, une autre motion a relancé le débat sur la fin de la gratuité des services funèbres. Mais pour le Conseil synodal, la question de savoir si la famille d’une personne qui ne contribuait pas aux finances de l’Eglise devrait payer pour les funérailles nécessite coordination avec les autres Eglises et travail de réflexion sur la qualité de membre de l’Eglise. L’exécutif promet donc que cette question reste parmi ces options de travail, mais se refuse à donner une date butoir pour présenter au synode un projet sur cette question.