L’espace culturel des Terreaux en difficulté

L’espace culturel des Terreaux en difficulté

Les membres du synode vaudois se sont inquiétés de la situation financière du lieu de débats et de culture installé dans une église de Lausanne. Nouveaux abonnés et mécènes sont recherchés activement.

Photo: CC(by-nc-sa) Mélisande

Par Laurence Villoz et Elisabeth Schenker

Lâché par un mécène, l’espace culturel des Terreaux (ECT) connaît une passe difficile. Lors du synode de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) qui s’est déroulé les 7 et 8 novembre, s’est posée avec acuité la question de l’avenir de ce lieu de théâtre, d’expositions et de débats installé dans une église du centre de Lausanne.

«L’Espace culturel des terreaux est un projet fragile depuis le début, et je fais avec!», répond le pasteur et metteur en scène Jean Chollet, directeur de l’ECT, interrogé sur la question. «Mais son conseil de fondation vient de s’enrichir de nouvelles personnes tout à fait aptes à faire face», ajoute-t-il.

Lors du Synode de l’EERV, Line Dépraz, conseillère synodale, avait en effet lancé une alerte: «l’ECT est dans une situation fragile et pour qu’il perdure il faut absolument un redressement financier. C’est un outil incroyable, a-t-elle souligné, à l’interface avec la culture. Il propose l’Evangile où l’on ne s’y attend pas». La conseillère rajoute: «il a une moyenne de fréquentation stable de 84%, mais il faut trouver de nouveaux abonnés».

«L’ECT est en situation de surendettement, reconnaît Jean Chollet, et c’est dur de voir que tout dépend de quelques mécènes, voire d’un seul. Mais la situation actuelle est difficile pour tous les secteurs culturels ou sportifs qui ont besoin du mécénat. Cependant, l’ECT est un projet d’Eglise qui a démarré il y a dix ans avec une subvention de 250’000 francs par année, allouée par l’EERV. Elle n’est plus que de 200’000 francs par an. C’est très dur.»

Plan de redressement

«On ne peut plus accepter une situation de surendettement d’année en année», a expliqué Line Dépraz, «l’ECT doit avoir un budget qu’il peut tenir. Le budget actuel est trop élevé». Le conseil synodal va demander au conseil de fondation de l’ECT de réduire l’endettement à un niveau inférieur à 50’000 francs à la fin de la saison 2015-2016. Faudra-t-il supprimer des spectacles? «Ce n’est pas une bonne solution, affirme Jean Chollet, la plupart des frais ne dépendent pas du nombre de spectacles; c’est sur les ressources qu’il faut travailler. Nos dépenses sont très contrôlées, et il n’y a pas de dérapages. C’est du côté du mécénat qu’on a des problèmes. Mais pour beaucoup de fondations qui s’occupent de mécénat, il se peut que l’ECT soit trop connoté “protestant”», avance le pasteur et professionnel du théâtre, qui s’interroge: «peut-être que l’ECT gagnerait à avoir une orientation plus œcuménique?»

Cet article a été publié dans:

L'édition du 15 novembre 2014 du quotidien vaudois 24heures.