L’Eglise vaudoise continuera de consacrer ses diacres

L’Eglise vaudoise continuera de consacrer ses diacres

En quoi consiste le travail des pasteurs et des diacres? Qui peut présider un culte? L’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud a débattu sur la réforme de sa théologie des ministères, lors d’un synode extraordinaire les 14 et 15 février.

«Nous sommes soulagés», lâche un diacre à l’issue du vote d’opinion sur la consécration, samedi à Lausanne. Depuis 2012, l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) travaille à une nouvelle théologie des ministères «plus en phase avec les besoins de la société actuelle et la réalité sur le terrain».

En mars 2013, les délégués du synode (organe délibérant) avaient choisi de ne plus consacrer les diacres. Face à de fortes réactions, notamment dans les milieux diaconaux, le Conseil synodal (exécutif) a modifié sa proposition. «Nous avons pris au sérieux les réactions des personnes blessées et les réflexions avec les Eglises-sœurs. Par respect, nous avons décidé de changer», explique Esther Gaillard, la présidente du Conseil synodal. Actuellement, L’EERV compte une cinquantaine de diacres et quelque 200 pasteurs.

Réunis vendredi et samedi en Synode extraordinaire à Lausanne, les délégués se sont prononcés sur 26 préavis, qui ont tous été acceptés. La présidence des cultes a suscité un long débat. Jusqu’à maintenant, les diacres avaient besoin d’une délégation pastorale pour prêcher dans les églises. C’est avec 34 voix contre 30, que le préavis selon lequel la consécration autorise de facto la présidence du culte a été accepté. «Cette décision correspond à la réalité sur le terrain. Dans certaines paroisses, il n’y a pas de pasteur et nous nous occupons des cultes, des mariages et des baptêmes», ajoute un diacre, membre du synode.

Peur d’une centralisation du pouvoir

Plusieurs délégués ont exprimé leur désaccord face à la diminution du pouvoir des Assemblées de paroisse au profit de l’Office des ressources humaines (ORH) dans la gestion des postes. «Nous sommes une église protestante, donc presbytéro-synodale, les paroisses doivent pouvoir choisir si elles veulent engager un ministre ou pas», lâche un membre dans l’assemblée.

«Nous n’avons pas la volonté de centraliser le pouvoir. Les ressources humaines sont là pour pour offrir des services, pour discuter avec les gens sur le terrain afin de trouver des postes adéquats pour chacun», précise la pasteure Line Dépraz, conseillère synodale. «L’ORH a une vision d’ensemble de l’Eglise, il permet la cohésion au sein de l’EERV et un plus grand équilibre entre les paroisses et les différentes régions», explique Esther Gaillard.

Les thèmes de la formation et du modèle salarial ont également été abordés. «Le synode est prêt, désormais, à s’attaquer à la modification du règlement», lâche le conseiller synodal, Xavier Paillard, à l’issue des débats. Une nouvelle rencontre est prévue le 8 mars à Lonay.

Cet article a été publié dans:
Le quotidien vaudois 24 heures, dans son édition du 17 février 2014
Il a été cité dans Reformierte Presse du 21 février 2014