Les écoliers de Suisse romande chantent encore «Il est né le divin enfant»

Les écoliers de Suisse romande chantent encore «Il est né le divin enfant»

Comment Noël est-il présenté aux enfants des classes primaires? Les enseignants des cantons romands ont la liberté d’aborder le 25 décembre selon leurs convictions. Même dans les cantons de Genève et de Neuchâtel, où l'école ne dispense pas de cours de cultures religieuses, les profs peuvent présenter la nativité.

A l’école, à quoi sont confrontés les enfants, lors des fêtes de fin d’année? Au Père Noël sur son traîneau volant où à Jésus entouré du bœuf et de l’âne gris? «Chaque enseignant peut aborder la fête de Noël selon sa propre sensibilité», explique Laurent Vité, président de la Société pédagogique genevoise, qui ajoute n’avoir reçu aucunes directives particulières des autorités. «Il n’y a pas de règle mais il ne faut évidemment pas faire de prosélytisme auprès des enfants».

Seuls les cantons de Genève et de Neuchâtel ne dispensent pas de cours «d’éthique et de cultures religieuses», anciennement l’histoire biblique, dans les classes primaires. Pourtant, les enseignants peuvent aborder Noël sous l’angle du christianisme.

Laurent Vité ajoute avoir lui-même abordé Noël, en classe, comme «l’histoire d’une famille particulière où un enfant vient de naître et fait ses premiers pas dans la vie». «Cette histoire symbolise la paix, nous pouvons la présenter aux enfants en leur expliquant que chaque personne est libre d’y croire ou pas», relève le président de la Société pédagogique genevoise.

Une approche chrétienne ou laïque

«Un enseignant athée peut aborder Noël sans faire de références au christianisme», explique Marie-Laure Matthey, une enseignante du collège de Corcelles-Cormondrèche dans le canton de Neuchâtel. «Chacun est libre de faire comme il le ressent. Je pourrais tout à fait mettre une crèche dans ma classe si je le souhaitais».

Ainsi, la façon d’aborder Noël est très différente d’une classe à l’autre ce que déplore cette enseignante, qui souhaiterait que la présentation des fêtes chrétiennes fassent partie du programme scolaire.

«Noël n’est pas la fête du père Noël»

Au contraire, dans les cantons de Vaud et de Fribourg, des cours «d’éthique et cultures religieuses» commencent dès le premier cycle alors que les élèves ont entre quatre et huit ans. «Noël est la fête d’une naissance, on n’est pas là pour dire aux enfants que c’est la fête du père Noël», explique Anne-Claire Chaubert, répondante de l’Association vaudoise des enseignants de premier cycle.

«Nous devons aborder les différentes fêtes religieuses dans notre programme d’études», relève cette enseignante au collège de Savigny-Forel qui ajoute que des crèches sont exposée dans certaines classes de cet établissement.

«Néanmoins, nous devons faire preuve de diplomatie et tenir compte de la sensibilité des parents», ajoute Anne-Claire Chaubert qui n’a pas mis de crèche dans sa classe cette année pour ne pas blesser les convictions de certains parents.

Sapin, bricolage et cadeaux

Si Noël est abordé de façon chrétienne ou laïque selon les enseignants, toutes les classes préparent des bricolages et apprennent des poèmes où des chansons. Des petits cadeaux, tels que des chocolats, sont préparés dans certains établissements et la plupart des classes décorent un sapin.

Parmi les chansons que les enfants apprennent pour Noël, «Il est né le divin enfant», d’inspiration chrétienne, est toujours d’actualité dans les écoles romandes.

Cet article a été publié dans :
Le qutidien genevois Le Courrier dans son édition du 24 décembre 2013.