Invoquant sa confiance abusée, l’Eglise protestante genevoise met un terme à l’expérience du « Fustival »

Invoquant sa confiance abusée, l’Eglise protestante genevoise met un terme à l’expérience du « Fustival »

Au cœur de la ville, le Temple de la Fusterie a été prêté cet été à un Hollandais, consultant en informatique, pour y organiser des concerts
L’homme a cependant mis le bâtiment à disposition de sociétés pour des soirées privées, avant que l’Eglise n’y mette le holà.

Depuis le premier juillet, le Temple de la Fusterie, sis en plein cœur de Genève, a été repris par la direction de l’Eglise protestante genevoise, auquel il appartient. Cette Eglise entend y ouvrir un espace de rencontre et d’activités, l’Espace Fusterie. En attendant la mise au point de ce projet, le Temple avait été prêté cet été à un consultant informatique de Maastrich qui voulait y organiser des concerts, mais aussi d’autres manifestations laïques, à l’enseigne du « Fustival ». « Les trois premiers concerts étaient magnifiques », se souvient Michel Wellhauser, responsable du secteur finances et immobilier au sein de l’Eglise protestante de Genève (EPG). L’organisateur avait notamment convié des artistes des Pays-Bas. Les premières tensions ont commencé lorsque l’homme a invité un vigneron à vendre son vin dans le Temple, autour d’un bar construit pour l’occasion. « A Genève, on ne peut pas faire cela dans un tel lieu », commente Michel Wellhauser et l’EPG s’y est opposée. L’exposition photographique des artistes Anoush Abrar et Aimée Hoving, sur le thème « comment devenir riche et célèbre », aurait dû confronter les portraits de discrets avocats genevois avec ceux de starlettes en tenues légères, ces dernières prises de vue portant le titre « Californication ». Le projet a été stoppé : « Le respect dû au lieu ne permettait pas une telle exposition. Les paroissiens de St Pierre-Fusterie ne l’auraient pas compris », poursuit Michel Wellhauser.

Par la suite, l’organisateur a encore mis à disposition le Temple pour des soirées d’entreprises privées, qui y invitaient leurs clients. Constatant que sa confiance avait été abusée, l’Eglise protestante de Genève jure aujourd’hui qu’on ne l’y reprendra plus. Elle a renoncé à porter plainte et à récupérer une partie de la location et de la garantie financière prévues : « Nous ne voulons pas lui mettre la tête sous l’eau », mais le « Fustival » ne devrait pas avoir de suites. De son côté, l’organisateur n’a pas répondu aux nombreux messages dans lesquels nous le priions d’exposer sa version des faits.