Le Synode de l’EERV vote un budget fortement déficitaire pour l’année 2017

Le Synode de l’EERV vote un budget fortement déficitaire pour l’année 2017

Réuni pour la session ordinaire des 4 et 5 novembre, le Synode de l’EERV a voté le budget de l’année 2017. Celui-ci présente un déficit très important, dû notamment à la formation de 17 nouveaux stagiaires et aux célébrations jubilaires.

Photo: ©Marie Destraz

Les délégués au Synode (organe délibérant) de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) ont examiné le budget pour l’année 2017, qui présente un déficit d’environ 1,5 millions de francs, soit presque 1,3 millions de plus que l’année précédente. «Cela s’explique par plusieurs facteurs», a expliqué Jean-Michel Sordet, membre du Conseil synodal (exécutif) et responsable de l’office «Chancellerie et finances». «Déjà, il y a le fait que la subvention de l’Etat diminue, selon les accords convenus avec l’Eglise catholique. Ensuite, 2017 marque l’arrivée d’une importante volée de stagiaires, et il y a également de nombreuses personnes en fin de carrière. Finalement, nous avons une certaine ambition dans nos activités, hors des salaires.»

La pilule n’est pas passée sans mal auprès du Synode. Pour le délégué Gérald Dessauges, «l’inquiétant, c’est le déficit cumulé ces dernières années. Il faut maintenant obtenir des engagements fermes de la part du Conseil synodal.» L’augmentation de la masse salariale, qui représente la plus grande partie du déficit, s’explique par le nombre important de nouveaux collaborateurs à former: elle n’a donc pas été remise en cause, d’autant qu’elle témoigne d’un renouvellement des forces au sein de l’Eglise.

Cependant, en lien avec la question du budget et des salaires, quelques membres du Synode ont questionné leur exécutif à propos d’une éventuelle mesure d’économie, visant à supprimer la possibilité d’engager des retraités pour des remplacements à court terme: «J’ai le sentiment qu’on rabote du côté des ressources humaines et qu’on charge toujours plus ceux qui travaillent,» déplore le pasteur Christian Pittet. Le Conseil synodal a cependant précisé qu’aucune décision n’avait encore été prise à ce sujet.

Un problème de recettes ou de dépenses?

«S’il y a une chose que j’aimerais que tout le monde ici retienne de ce débat, c’est que le problème de l’EERV, ce n’est pas les dépenses, mais les recettes,» a martelé le président du Conseil synodal Xavier Paillard. «Ce qui m’inquiète, c’est le manque de conviction de notre Eglise qui a pour corollaire le manque de dons et de recettes. On n’arrête pas de parler de recherche de fonds, mais sur le terrain, on est paralysé, on refuse cette dynamique de changement.»

Le délégué Sébastien Fague a cependant nuancé ce point de vue: «L’augmentation des charges est de 900’000 francs, et les recettes, elles, ont diminué de 300'000 francs. Il y a besoin d’un signe fort d’une plus grande maitrise de nos charges.» La décision a donc été prise d’adopter le budget 2017, réduit de 300’000 francs indépendamment des charges salariales. Le Conseil synodal décidera des coupes à effectuer et devra en rendre compte au Synode lors de la prochaine session.

Camion de la Réforme et exposition à Lausanne

Le week-end du 4-6 novembre marquait également le coup d’envoi, à Lausanne, des festivités jubilaires du 500e de la Réforme. A la place centrale était stationné le camion de la Réforme, qui sillonnera l’Europe par la suite: un film de Lionel Baier sur le thème du protestantisme, réalisé pour cette occasion, y était diffusé.

Le vernissage de l’exposition «Le selfie des protestants» a eu lieu samedi soir à la place de l’Europe, où elle est restée tout le week-end. Celle-ci a pour but de présenter l’histoire du protestantisme notamment dans le canton de Vaud, de faire réfléchir sur quelques clichés rattachés aux protestants, et de présenter des opinions réformées sur des sujets d’actualités. Cette exposition sera présentée prochainement au Forum de l'hôtel de Ville de Lausanne.