Journée de l’Eglise allemande: Les auteurs de déclarations racistes ne sont pas invités

Journée de l’Eglise allemande: Les auteurs de déclarations racistes ne sont pas invités

Les Eglises d'Allemagne s'inquiètent de la montée de la xénophobie, y compris en leur sein. Les autorités ecclésiales peinent en particulier à faire face à l'AFD, un parti anti-immigration.

Photo: Cérémonie de fermeture du Kirchentag 2001 CC(by-sa)Hardo Müller

Fulda (EPD/Protestinter). Le Kirchentag protestant allemand a défini sa politique sur les contacts avec la droite populiste. «Celui qui a prononcé des déclarations racistes ne sera pas invité», peut-on lire dans un arrêt de sa présidence, publié la semaine passée. À l'occasion du prochain Kirchentag, environ 140'000 participants sont attendus à Berlin du 24 au 28 mai 2017, a déclaré une porte-parole à Fulda.

Après la décision contestée des organisateurs de la journée des catholiques allemands, consistant à exclure des podiums les représentants du parti «Alternative pour l'Allemagne» (AFD) lors de son dernier rassemblement en mai, le Kirchentag protestant adopte une ligne différente: c'est la compétence professionnelle des conférenciers qui ferait la différence. «Personne ne sera invité ou exclu en raison de son appartenance à un parti», a décidé la présidence. Le comité réunit entre autres les ministres Frank-Walter Steinmeier (SPD) et Thomas de Maizière (CDU), ainsi que la chef de groupe parlementaire Katrin Göring-Eckardt (les Verts).

La présidente du Kirchentag, Christina aus der Au, a souligné lors d'une interview avec l'hebdomadaire «Die Zeit» qu'une attitude hostile et intolérante va à l'encontre des valeurs établies depuis des années du Kirchentag. «Nous ne devons pas reformuler nos principes à cause de nouveaux partis», a déclaré la théologienne suisse. C'est pourquoi l'AFD n'est pas directement nommée dans l'arrêt de la présidence. Les critères d'exclusion ne se limitent pas à la propagation du racisme, mais comprennent aussi «les déclarations caractérisées par une hostilité ciblée envers des groupes», a décidé la présidence du Kirchentag lors de sa dernière réunion. Cela s'applique sans considération du contexte de ces paroles, qu'elles s'inscrivent dans des déclarations officielles ou soient faites sur les médias et les réseaux sociaux.

Ellen Ueberschär, secrétaire générale du Kirchentag, a déclaré la semaine passée à Fulda que l'assemblée ne souhaitait apporter aucun soutien à l'AFD dans le cadre d'une campagne. Dans le même temps, il faut néanmoins éviter que des représentants du parti de droite populiste ne se posent en victimes. Les groupes chargés de projet du Kirchentag décident en toute indépendance des représentants qui doivent être invités aux événements prévus pour cette rencontre chrétienne berlinoise, au nombre de 2'500 environ.

Le Kirchentag protestant allemand 2017 se tient dans le cadre des festivités pour le 500e Jubilé de la Réforme. En parallèle des événements à Berlin et à Postdam, des «Kirchentags itinérants» régionaux sont prévus dans huit villes d'Allemagne centrale. Un grand service est programmé en guise de conclusion commune, le 28 mai à Wittemberg. Les prévisions font état de 200'000 participants pour le service, a déclaré la secrétaire générale Ueberschär: «S'il y en a 300'000, ce sera encore mieux». La coordination est en cours entre le Kirchentag et l’Eglise protestante d'Allemagne (EKD), qui doit prêcher pendant le service.