Génération anti-flash-mob

Génération anti-flash-mob

Protestinfo laisse régulièrement carte blanche à des personnalités réformées

Vincent Léchaire, responsable ad intérim des relations médias du Mouvement citoyen Saint-Laurent-Eglise réagit à l’édito de Joël Burri «Génération flash-mob», publié le 27 juillet dernier.

Photo: CC (by) James Cridland

En écho au «petit coup de gueule» de Joël Burri «contre la remise en cause systématique des institutions», je lance un «grand coup de gueule contre le conformisme systématique aux institutions».

«Je n’ai pas du tout écouté ni investigué et j’ai choisi de défendre une institution avec une autre institution que je représente», semble nous avouer le responsable de Protestinfo à la lecture de sa chronique du 27 juillet dernier et de son article du 9 juillet, intitulé «Satisfait de son ‘feu d’artifice médiatique’, le pasteur Fatzer met fin à sa grève de la faim».

Ce dernier article, notamment, ne mentionne même pas les propositions du Mouvement citoyen Saint-Laurent-Eglise, pourtant présent à la conférence de presse, fait des raccourcis et donne systématiquement le dernier mot au représentant de l’autorité suprême de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV); pli repris d’ailleurs dans la chronique du 27 juillet sur laquelle je reviens ici.

Si notre mouvement se désintéressait et méconnaissait à ce point les structures touchées par cette crise, je ne m’engagerais pas à tenter une réponse à 23 heures, un des seuls moments disponibles de la journée pour un père de famille, représentant d’autres familles avec des enfants en bas âge qui soit dit en passant sont les fers de lance de notre mouvement et qui jonglent à la limite de la rupture entre leurs obligations domestiques, familiales, professionnelles et leur énorme engagement durant toute cette crise que l’EERV continue de traverser.

Crise à ne pas confondre avec la ‘’crisette’’ des bénédictions gay, même si vous pensiez certainement minimiser, voire étouffer cette évidence, pour le malheur de l’institution que vous vous illusionnez de pouvoir défendre. Non, Monsieur, nous ne sommes pas payés par des institutions du nouveau Vatican vaudois pendant nos heures de travail, mais payons de notre temps libre et de l’énergie qui nous reste pour répondre à vos préjugés sur la bonne institution et la mauvaise génération.

Pour avoir été personnellement actif au conseil régional, structure de l’EERV vous en conviendrez, je n’ai pas eu du tout le sentiment de pouvoir faire réellement avancer notre église (elle est aussi la nôtre ne vous en déplaise). Faire avancer notre église pour qu’elle (re-)prenne vraiment sa place dans notre société est un engagement rude, tant les freins institutionnels sont tenaces et tant l’institution que vous défendez n’a pas encore compris comment agir de manière exemplaire sur un plan professionnel et éthique.

Vous parlez si bien de l’institution et des règles que vous en oubliez qu’elles ne riment pas forcément, et assez rarement malheureusement (la maltraitance institutionnelle existe cher Monsieur!) avec une réelle justice et avec la notion de grâce si chère aux réformés dont je suis fier de me revendiquer différemment et d’une manière critique, si c’est encore possible. Critique que les élites dirigeantes de l’EERV et médias affiliés ont tendance à ignorer très fortement ces derniers temps.

C’est justement pour ne pas butiner d’une offre à l’autre que nous utilisons la flash-mob, seule arme qui pourra à mon avis encore changer quelque chose et qui permette à des fidèles surchargés - et ne bénéficiant pas de vos moyens - de résister, de rester proches de la base dans un esprit citoyen, et de protester au seuil du 500e anniversaire de la Réforme pour tenter une prise de conscience salutaire pour notre institution. Merci à l’avenir de penser à être moins dans la pro-pag-info et un peu plus dans le protestinfo. Vous verrez alors toute la richesse d’une flash-mob. Peut-être la seule manière d’obtenir quelque chose pour nos enfants. Ne sacrifions pas cette génération!