La sorcellerie inquiète l’archevêque anglican d’Ouganda

La sorcellerie inquiète l’archevêque anglican d’Ouganda

Le culte des ancêtres et le recours aux sorciers ont de plus en plus de succès dans les milieux chrétiens ougandais
L’archevêque anglican Stanley Ntagali tire la sonnette d’alarme.

Photo: © RNS/ Fredrick Nzwili

(RNS/Protestinter)

Nairobi, Kenya – L’archevêque anglican ougandais Stanley Ntagali fait part de ses inquiétudes sur la pratique de la sorcellerie dans son pays, alors que des rumeurs disent que des politiciens et des citoyens chrétiens se rendent auprès des guérisseurs ainsi que dans des sanctuaires pour entrer en contact avec leurs ancêtres.

L’archevêque a exprimé ses craintes pour la première fois au mois de mai, après que la présidente du parlement, Rebecca Kadaga, récemment réélue, est allée visiter le sanctuaire de ses ancêtres dans l’est de l’Ouganda pour les remercier de sa bonne fortune. Dès lors, plusieurs politiciens ont été aperçus dans des sanctuaires, selon les rapports de presse.

Stanley Ntagali a vivement réagi à ce qu’il appelle un syncrétisme inacceptable dans une nation à majorité chrétienne et a exhorté les dirigeants à être fidèles à leur foi chrétienne. «Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir! Et je le dis à tous les Ougandais, aux responsables politiques comme aux citoyens ordinaires», a déclaré l’archevêque dans une interview. La Bible a révélé un Dieu qui est plus grand que les mauvais esprits et le royaume des ténèbres qui contrôle la vie de tant de gens, a-t-il ajouté.

Faire confiance à Dieu

«Nous donnons de l’importance à nos ancêtres parce que nous sommes liés à eux à travers la relation que nous avons», a dit l’archevêque. «Mais nous devons uniquement faire confiance à Dieu. Nous n’avons plus besoin des esprits des morts, car Jésus est notre espoir et notre protecteur».

D’autres membres du clergé ainsi que des théologiens ont critiqué le recours à la sorcellerie. Le révérend Stephen Mugambi de l’Université Kenyatta à Nairobi a expliqué que leur principale crainte à propos d’aller rendre visite aux ancêtres morts concernait la perte des limites entre le christianisme et les traditions africaines.

«Je pense que la ligne devrait être claire. Ceux qui sont chrétiens doivent se conformer à la Bible, donc pas à d’autres dieux», a jouté Stephen Mugambi. En Afrique, les sorciers sont populaires auprès des gens ordinaires qui font recours à leurs services pour trouver un emploi, passer un examen ou obtenir une augmentation.

Récemment, en Tanzanie, l’intérêt pour les sorciers a réveillé des demandes pour les parties du corps des albinos, qui sont considérées génératrices de potions puissantes qui pourraient apporter la richesse et la bonne chance. Cela a déclenché une série d’attaques et d’assassinats des albinos dans certains pays.