Tout le monde peut venir en aide aux migrants

Tout le monde peut venir en aide aux migrants

Pas besoin de s’engager à loger un inconnu chez soi. D’autres formes d’aides existent en faveur des migrants. L’Action parrainage lancée en début d’année l’a montré. Aujourd’hui, en complément, un site web regroupant des ressources vient aider les Vaudois à s’engager.

Photo: CC(by)Emanuele Longo

«Pour nous, ce n’était pas possible d’accueillir des migrants à la maison, mais notre fille nous poussait à agir», raconte cette mère de famille allemande vivant en Suisse depuis une dizaine d’années. C’est ainsi que l’Action parrainage mise en place en début d’année par les communautés religieuses reconnues du Canton de Vaud et des partenaires du monde associatif a permis à cette famille de venir en aide à une famille érythréenne. Le père de la famille parrainée, qui a récemment obtenu l’asile en Suisse, insiste sur l’importance de cette aide. «Sans cela, je n’étais en contact quasiment qu’avec des Erythréens en Suisse.»

«Environ 150 personnes ont répondu à l’appel lancé en début d’année», rappelle Diane Barraud, pasteure, médiatrice Eglises-réfugiés. Elle précise «Localement l’Action parrainage s’articule avec les actions collectives déjà présentes.» L’action cherche par exemple à offrir les ressources dont peuvent avoir besoin les personnes qui apportent leur aide.

Et c’est dans le même état d’esprit de mise à disposition des ressources dont peuvent avoir besoin les personnes qui s’engagent pour venir en aide aux migrants qu’une Plateforme asile a été mise en ligne. «On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de personnes prêtes à s’engager, mais qu’elles ne savaient pas trop comment faire», explique Eliana Alvarez. Cette bénévole, active dans plusieurs actions en faveur des migrants, fait partie d’un groupe de personnes qui a collecté toutes les données utiles pour les personnes souhaitant s’engager.

Organisations existantes, services de santé, aide socioadministrative ou juridique, tout est présenté sur plateforme-asile.ch sous forme de cartes interactives afin que les personnes souhaitant agir trouvent directement les ressources les plus proches de chez elles. «Beaucoup de gens qui souhaiteraient agir ne font pas le pas, car ils pensent qu’ils n’ont rien à apporter», regrette Eliana Alvarez. Une impression qui pourrait changer en se rendant compte des différents types d’aides qui existent, et des structures présentes partout dans le canton.

«Je ne peux pas héberger un migrant, mais je peux donner un cours de français», c’est ce genre de déclic que la Conseillère nationale Cesla Amarelle aimerait susciter au travers d’actions telles que la Plateforme-asile ou l’Action parrainage. L’élue explique: «depuis 1981, on a beaucoup étatisé l’asile. Et la société civile s’est désinvestie. Et c’est une socialiste qui vous le dit!»