Photo: RNS/CAIR

(RNS/Protestinter)

Etats-Unis - La plus grande organisation de défense des droits civils des musulmans du pays informe, depuis des années, les Américains sur l’Islam tout en dénonçant une forme croissante de bigoterie anti-musulmans. Ainsi, le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a décidé d’utiliser l’humour en introduisant un médicament factice appelé «Islamophobin», afin d’attirer davantage l’attention qu’avec une campagne plus classique.

Présenté comme «un soulagement pour des symptômes multiples d’islamophobie chronique», le médicament – des chewing-gums sans sucre – est disponible sur internet et sa «formule ultra forte» est destinée à traiter «l’intolérance aveugle», «la bigoterie irréfléchie», «la peur irrationnelle des musulmans» ainsi que «la recherche de boucs émissaires en cette année d’élections présidentielles».

La campagne, lancée le 25 mai dernier, inclut même un spot publicitaire factice et humoristique où le produit se situe entre un analgésique et un traitement pour le dysfonctionnement érectile. Mais la campagne publicitaire – inspirée du travail de la communauté musulmane en Suède – a un côté très sérieux. Comme le dit le slogan: «Islamophobin est drôle, mais l’islamophobie ne l’est pas».

«Nous espérons que l’humour aidera à sensibiliser le public par rapport au mal que produit l’islamophobie, pas seulement sur les citoyens américains musulmans, mais aussi pas rapport aux valeurs d’égalité et de libertés religieuses sur lesquelles notre pays a été créé», a expliqué Nihad Awad, le directeur de CAIR. Un communiqué de presse a souligné le discours anti-islam de Donald Trump, sans préciser toutefois si une boîte d’«Islamophobin» avait été envoyée au candidat républicain.

La campagne suit la voie pharmaceutique traditionnelle si étroitement que la boîte du «médicament» comprend des avertissements sur le fait que la prise d’«Islamophobin» «peut aboutir à la coexistence pacifique» ainsi qu’avoir des effets secondaires comme «la perte de l’islamophobie, le développement de la pensée rationnelle ou encore de voir les gens pour ce qu’ils sont réellement». «Appelez votre médecin si votre islamophobie s’aggrave où si des sentiments islamophobes reviennent», peut-on lire sur la boite.