Que peut apporter le christianisme dans une société pluraliste?

Que peut apporter le christianisme dans une société pluraliste?

Le groupe de réflexion Pertinence s’est penché sur les rapports entre la laïcité, la sécularisation et le christianisme, lundi 23 mai, à Lausanne
Une quarantaine de personnes a participé à cette soirée de débats.

Photo: CC (by-nc) Thomas Hawk

«Que signifient la laïcité et la sécularisation? Et quelles sont leurs significations pour l’Eglise d’aujourd’hui», lâche le théologien Jean-François Habermacher, lors de la deuxième rencontre du mouvement Pertinence, lundi 23 mai, à Lausanne. Ce groupe de réflexion participatif qui vise à promouvoir et défendre la pertinence d'un christianisme libre, critique et démocratique en prise avec la réalité a réuni une quarantaine de personnes pour une soirée de débats au Sycomore.

La discussion s’est portée sur douze courtes et denses thèses, allant du rôle de la laïcité à la pertinence sociale des Eglises, élaborées par le comité du groupe. «Il ne s’agit pas de considérer ces thèses comme celles d’un parti, mais comme une base pour stimuler la réflexion», souligne le pasteur Marc-André Freudiger, membre du comité. La soirée a donc commencé par une présentation des douze propositions, tout en laissant le temps au public d’exprimer son désaccord où ses remarques. Puis, les participants ont eu l’occasion de confronter leurs idées par petits groupes.

Question sens et rapport à la société

Différents points de vue sur des questions de fond, de langage et de positionnement ont émergé. Pour le psychiatre Jacques Besson, «la formulation de thèses ne répond pas forcément à un besoin non couvert de la population qui est lié au vide existentiel. Si on ne répond pas à la volonté de sens des civilisations, différentes névroses peuvent apparaître telles que la dépression, l’addiction ou l’agression». Par contre, selon ce médecin, «le christianisme peut offrir des réponses permettant ainsi une psychothérapie du monde».

«Mais comment se positionner face à un monde qui a besoin de choses simples pour se situer? Les thèses posent la question de la mise en œuvre», s’interroge le pasteur Virgile Rochat. «Notre société est aux prises avec une urgence de réussir la pluralité», ajoute un autre participant. Un questionnement sur l’articulation du chrétien envers la société est également ressorti des discussions. «Nous souhaitons trouver des critères, mais il n’y a pas de critère passe-partout. Nos réactions sont réfléchies en fonction de chaque situation», ajoute le professeur honoraire et membre du comité, Pierre Gisel. En fonction de la discussion et des apports de chacun, les douze thèses seront retouchées.

«Je crois beaucoup au dialogue et à la fonction thérapeutique de la discussion entre les personnes», ajoute Jean-Luc Blondel, membre du comité. Autonome, ce mouvement est en lien avec l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) ainsi que d’autres Eglises réformées romandes. La première rencontre publique du groupe s’est déroulée le 17 février 2016, autour d’une conférence de la sociologue des religions Danièle Hervieu-Léger et de l’historien, Patrick Cabanel.