La crèche, un lieu d’apprentissage interculturel

La crèche, un lieu d’apprentissage interculturel

Selon le président de l’Eglise, une crèche protestante qui accueille de nombreux musulmans fait parfaitement sens

Photo: CC(by-nc-nd) Jessa-Minnie

Berlin (EPD/Protestinter). Christian Schad, président de l’Eglise palatine, a appelé à la coexistence interreligieuse aussi dans les crèches gérées par l’Eglise. Dans son Eglise régionale, on trouve des crèches où 70% des enfants sont musulmans, a-t-il déclaré il y a une dizaine de jours lors d’un débat organisé à Berlin. Beaucoup se sont demandé si l’Eglise devait, là aussi, continuer à jouer son rôle de soutien. «Voici ma réponse: oui, selon moi, cela a du sens», a-t-il déclaré.

Le président de l’Eglise protestante du Palatinat a affirmé que ces établissements devenaient alors «des lieux d’apprentissage interculturel précoce». Les enfants y ont appris à gérer les conflits culturels ou interreligieux. A Berlin, Christian Schad a débattu avec Gerhard Robbers (SPD), ministre de la Justice de la Rhénanie-Palatinat, et Klaus Scherer, journaliste au réseau de chaînes de télévision locales ARD, de la signification de la réforme pour un «monde global», suivant le thème développé cette année dans le cadre du Jubilé de la réforme.

Christian Schad en a profité pour appeler à tirer des leçons du contact entre les différentes confessions chrétiennes, dont l’émergence trouve son origine dans la Réforme, pour gérer la situation actuelle vis-à-vis des réfugiés. La Réforme signifie aujourd’hui «l’unité dans la réconciliation des différences», a déclaré Christian Schad. C’est là un exemple de la nécessité de ne pas chercher à niveler les divergences. Il faut toutefois s’efforcer de «collaborer les uns avec les autres de manière civilisée et pacifique».

Le ministre de la Justice Gerhard Robbers s’est rallié à lui, se référant au débat sur la relation à la communauté musulmane en Allemagne. Les normes de la loi fondamentale et des constitutions des Länder seraient l’expression directe de l’expérience tirée de la Réforme, a-t-il déclaré, renvoyant aux guerres déclenchées par la Réforme et aux affrontements violents entre confessions. Cela doit nous apprendre que c’est aussi pour les autres que nous devons réclamer la liberté de culte — et tout particulièrement pour ceux qui ne sont pas de notre foi, a déclaré Robbers, qui a présidé au Congrès œcuménique protestant allemand à Hambourg en 2013. Le ministre avait remplacé la ministre-présidente Malu Dreyer (SPD), qui avait dû se désister.