Le créateur de «l’église du skateboard» rejette les critiques

Le créateur de «l’église du skateboard» rejette les critiques

Okuda San Miguel, l’artiste qui a rénové une église au nord de l’Espagne en skate parc répond aux critiques, qui l’accusent d’avoir fait un projet irrespectueux, voire qui profanerait ce lieu. Ces attaques ont été énoncées notamment sur la page Facebook du quotidien madrilène El Pais.

Photo: Elchino Pomares

Rome, RNS/Protestinter

Un artiste, qui a converti une église abandonnée en Espagne en un parc de skateboard en intérieur, défend le projet considéré par certains comme un acte de profanation. L’église Santa Barbara à Llanera, ville du nord de l’Espagne, a été, autrefois, le lieu de culte des employés d’une usine d’explosifs. Mais l’édifice était abandonné depuis la fermeture de l’usine après la guerre civile espagnole (1936-1939).

L’artiste Okuda San Miguel a passé une semaine, en fin d’année dernière, à repeindre le bâtiment avec des couleurs vives, des visages et un crâne sur le haut plafond. Son église du skateboard a attiré l’attention et des éloges du monde entier. Mais le quotidien El Pais, basé à Madrid, a déclaré que ce projet avait également suscité la controverse. Un commentaire sur la page Facebook du journal a qualifié le projet de «totalement irrespectueux»; un autre a invité l’artiste à faire la même chose avec une mosquée.

Dans un échange de courriels avec l’agence de presse Religion News Service (RNS), Okuda San Miguel a insisté sur le fait que «peu de gens pensent de cette façon», et il a ajouté que les habitants de la ville se félicitent de la transformation de l’église. «Au cours de la présentation publique des tableaux, nous avons rencontré quelques vieillards qui avaient travaillé dans l’usine par le passé, et ils ont aimé... la nouvelle vie apportée à leur église», ajoute-t-il.

L’artiste, dont le nom de naissance est Oscar San Miguel, parle de son inspiration. «Je voyage beaucoup et mon art est plus proche des dieux indiens… du spiritisme qui implique des animaux», dit-il. «Je pense que l’art est comme une religion universelle, sans frontière.»

Depuis, Okuda San Miguel a également peint l’extérieur d’une église à Youssoufia, au Maroc. «Beaucoup de musulmans sont venus me prendre en photo avec mon œuvre», explique-t-il. «C’est la chose la plus spéciale qui pouvait arriver, quand l’art relie les différentes cultures, religions et les peuples.»