Des cultes participatifs sur internet

Des cultes participatifs sur internet

Un nouveau logiciel permet de participer directement à un culte par internet
Le projet, développé à Francfort-sur-le-Main en Allemagne, attire jusqu’à 200 participants par session.

Photo: CC (by-nc-nd) bruno collinet

(EPD/Protestinter)

Francfort-sur-le-Main/Wetzlar – Il ne s'agit plus seulement d'assister à un culte par internet, mais d'y participer activement via un logiciel du projet «sublan.tv». Fondé en 2010 à Francfort-sur-le-Main, ce projet a évolué étape par étape et s’est développé. Récemment, ces cultes dénombraient jusqu'à 200 participants.

Le 10 avril dernier, à Wetzlar, a eu lieu la première utilisation d'un logiciel qui permet la participation de centaines d'utilisateurs d'ordinateurs et de smartphones via la plate-forme www.sublan.tv. Le terme «sublan» est issu d'un mélange entre subculture et LAN (Local Area Network ou réseau local). L'idée d'intéresser au message du christianisme des jeunes gens évoluant sur la scène des jeux vidéos est venue d'adolescents gravitant autour du pasteur Rasmus Bertram, qui officiait alors à l'église Saint-Pierre de Francfort-sur-le-Main, et dont la mission était centrée sur la culture des jeunes.

À partir de 2009, ils ont commencé à organiser à l'église des tournois en réseau dans le cadre desquels les joueurs pouvaient aussi apprendre à connaître Dieu. «C’était leur propre initiative. Via leurs médias et avec des thèmes qui les intéressaient», souligne Rasmus Bertram. Les courtes prières du départ ont évolué pour devenir en 2010 le premier culte «Sublan». Après quatre tournois en réseau, quatre cultes «Sublan» et l'obtention d'une première couverture médiatique, en 2013, toute l'équipe de bénévoles a décidé de franchir le pas. Abandonnant les tournois en réseau, elle s'est concentrée entièrement sur l'expansion de ces cultes d'une forme nouvelle.

Expansion du projet

Une année plus tard, «nous avions besoin d'une nouvelle technique pour notre réseau, et aussi d'autres locaux pour l'accueillir», se souvient Rasmus Bertram. Arrivant de toute façon en fin de contrat, il a quitté l'église Saint-Pierre et loué pour le projet des bureaux dans la Maison francfortoise des médias de l'Eglise protestante en Hesse et Nassau (EKHN). Avec l'aide de quatre informaticiens, de développeurs de projets et d'un graphiste, le théologien et acteur travaille maintenant depuis 2015 au développement de l'idée d'un culte interactif. Le projet «sublan.tv» est financé par l'association hambourgeoise «D'autres temps». Il est réalisé en étroite collaboration avec l'EKHN.

«Nous avons encore suffisamment de ressources jusqu'à la fin de l'année», précise Rasmus Bertram. Il espère que le projet se poursuivra en 2017, peut-être repris et financé par d'autres Eglises régionales. Des discussions ont déjà commencé sur le sujet. «Le format internet comprend tous les éléments d'un culte traditionnel», explique le pasteur du Net: «Prêche, prières, prières d'intercession, musique et bénédiction finale.» La plus grosse différence est que les théologiens réduisent leur prêche à deux à trois thèses centrales, et que les participants y réagissent en écrivant leurs expériences, leurs interprétations et leurs conclusions, entrant ainsi dans un dialogue autour du prêche.

Chaque participation est classée par thème, en partie automatiquement, en partie par le biais d'une équipe de rédaction, et envoyée sur l'écran du prédicateur correspondant. Une animatrice rapporte en outre les contributions ou les questions des participants. De plus, pendant les 70 minutes du culte, les participants peuvent envoyer des prières à l'équipe religieuse et, au besoin, prendre contact sur un chat avec une équipe de soutien pastoral.

Des rencontres imprévisibles

«Tout cela fonctionne comme un cercle de parole, chacun est au milieu des autres et participe à l'ensemble. Les interventions sont imprévisibles», explique Rasmus Bertram. Le logiciel de culte crée du lien. Il rend tout ce qui se passe dans le studio visible sur les ordinateurs, tablettes ou smartphones des utilisateurs. Et il offre la possibilité d'une participation spontanée. Pour cela, l'écran est divisé en quatre parties: dans l’une, on peut y voir le culte se dérouler en livestream, dans l’autre se trouvent des éléments d'interaction directe comme «allumer une bougie» ou «envoyer une demande de prière». Dans les parties trois, «Le Live», et quatre «Tes contributions», les participants peuvent voir à tout moment leurs interventions et l'impact de celles-ci sur le culte.

Le culte pilote du 10 avril a eu lieu dans le studio de télévision de la chaîne ERF, à Wetzlar. Sous le titre «Y a des limites – Touche pas à ma mère!», l'émission s'interroge sur les valeurs actuellement importantes pour les jeunes et sur les valeurs de la Bible. En plus Rasmus Bertram et de l'équipe technique rassemblée autour de Christopher Diekkamp, on y voit figurer Mickey Wiese comme deuxième prédicateur, Nena Baumüller en tant qu'animatrice, un groupe de musique d'Aschaffenburg et une trentaine de bénévoles.