Photo: RNS/Reuters/Michalis Karagiannis

(RNS/Protestinter)

Canterbury, Angleterre – Cataloguer de racistes les personnes qui s’inquiètent de la migration de masse dans leur pays est «absolument scandaleux», a écrit l’archevêque de Canterbury Justin Welby dans le magazine politique «The House», un hebdomadaire lu principalement par les membres du parlement.

Le responsable de 80 millions d’anglicans, à travers le monde, a déclaré que l’ampleur de la crise migratoire qui conduit des millions de personnes venant du Moyen-Orient et d’Afghanistan en Europe engendre d’énormes inquiétudes qu’il décrit comme «tout à fait raisonnables». «Il y a une réelle crainte», ajoute l’archevêque. «Et c’est très important que cette peur soit entendue et prise en compte. Des ressources doivent être mises en place pour y répondre». Ces peurs, a-t-il ajouté, incluent des inquiétudes pour le logement, le travail et les services médicaux du pays.

Les propos de Justin Welby suivent ceux des responsables catholiques et protestants allemands qui ont récemment admis la nécessité de limiter le flux de réfugiés. L’Allemagne continue d’accueillir la majorité des réfugiés syriens, mais essaie de trouver un moyen d’empêcher les autres migrants de venir et expulse ceux qui n’ont pas droit à l’asile politique.

«Ce n’est pas uniquement une question de compassion, mais également de raison», a souligné, le mois dernier, le cardinal de Munich Reinhard Marx, responsable des évêques de l’Eglise catholique allemande. Justin Welby a précédemment offert d’héberger «une ou deux familles» dans une petite maison située à Lambeth Palace, sa résidence officielle à Londres. Leurs loyers seraient payés par des fonds de bienfaisance qu’il gère personnellement.

Auparavant, l’archevêque avait critiqué la décision du gouvernement britannique d’accueillir seulement 20'000 Syriens au cours des cinq prochaines années. Se référant à un récent voyage en Allemagne, il avait déclaré: «Les Allemands ont accueilli 1,1 million de personnes l’année passée. Quelque 20'000 personnes sur cinq ans semblent vraiment très peu».