«Moment religieux» après la mort d’un spectateur au stade

«Moment religieux» après la mort d’un spectateur au stade

Une forme de recueillement s’est spontanément mise en place après le décès d’un spectateur lors du match de foot Borussia Dortmund — Mainz 05

Photo: drapeau du Borussia Dortmund CC(by) Dirk Vorderstraße

, Dortmund, EPD/Protestinter

Ce que Albrecht Thiel, aumônier du sport westphalien, qualifie de «moment religieux» est la réaction des fans de football face à la mort d’un spectateur survenue dimanche 13 mars à Dortmund. Un homme est en effet décédé des suites d’un arrêt cardiaque pendant le jeu de la Bundesliga qui opposait Borussia Dortmund à Mainz 05. Ce sont 10'000 fans qui auraient pleuré le défunt comme l’un des membres de leur famille sur l’hymne de stade «You’ll never walk alone», a rapporté Albrecht Thiel à l’agence de presse protestante lundi passé à Dortmund.

«Les abonnés de la tribune sud de Dortmund ont particulièrement conscience de former, entre eux et avec le club, une famille indivisible.» Quand la nouvelle de la mort de cet homme s’est répandue dans le stade, les supporters ont cessé leurs ovations, ont observé un moment de silence et ont entonné le chant «You’ll never walk alone» peu avant la fin du jeu. Avec cet hymne de football, triste et optimiste à la fois, les fans auraient trouvé le moyen de se réconforter les uns les autres et de s’assurer que «la vie continue». En un sens, explique Albrecht Thiel, aumônier du sport de l’Eglise protestante de Westphalie.

Le chant mondialement connu aurait rempli le rôle de chorale chrétienne et permis de traverser ce moment de deuil. Le silence, les voix qui peu à peu se sont tues face à cette mort subite auraient également été une «réaction véritablement spontanée», rapporte Albrecht Thiel, telle une prière silencieuse. «Quand un homme meurt, le cours de la vie normale est interrompu pour un temps», explique le pasteur de Dortmund. «Ici, ça a été le soutien bruyant à l’équipe de football qui a été interrompu.» Les spectateurs du stade de Dortmund auraient développé comme une sorte de mécanisme instinctif pour dépasser la mort de l’un des leurs.

«Les hommes y parviennent très souvent sans un pasteur quand ils sont ensemble pour pleurer un disparu.», affirme Albrecht Thiel. Le rôle d’un aumônier présent dans un stade dans de telles circonstances serait plutôt d’accompagner les proches du défunt au cours des premières heures suivant la mort.