Deux adolescents bouddhistes tibétains s’immolent par le feu
Photo: Un Tibétain se prosterne devant un portrait du dalaï-lama à Dharamsala en Inde, siège du gouvernement tibétain en exil. ©RNS/Vishal Arora.
, New Dehli, RNS/Protestinter
Un réfugié bouddhiste tibétain de 16 ans vivant en Inde, le pays d’exil du dalaï-lama, est décédé après s’être bouté le feu, peu avant la commémoration du 57e anniversaire du «jour du soulèvement tibétain». L’adolescent, Dorjee Tsering, est décédé le vendredi 4 mars, dans un hôpital de New Delhi, où il était soigné pour des brûlures couvrant 95% de son corps.
Il s’est auto-immolé lundi 29 février dans le nord de la ville de Dehradun. Le même jour, un moine tibétain de 18 ans, Kalsang Wangdu, s’est également sacrifié par le feu et est décédé, dans la région autonome du Tibet. Lobsang Sangay, Premier ministre du Gouvernement tibétain en exil dans la ville himalayenne de Dharamsala, en Inde, a déclaré que ces morts «donnent à réfléchir».
Le 10 mars est l’anniversaire du soulèvement échoué de 1959 des Tibétains contre la domination chinoise. C’est après cet évènement que le dalaï-lama et sa suite ont pris la fuite pour trouver refuge en Inde. Depuis son lit d’hôpital, Dorjee Tsering a déclaré à The Tibet Post: «je souhaite que Sa Sainteté le dalaï-lama vive longtemps et que le Tibet accède à l’indépendance.» L’adolescent a ajouté «j’ai pensé qu’il n’y avait rien d’autre que je puisse faire que de m’auto-immoler, car s’il y a des immolations par le feu cela marque les esprits».
Le Congrès des jeunes Tibétains, basé en Inde, a qualifié la mort de Dorjee d’«acte de sacrifice pour la liberté et l’indépendance du Tibet.»
Depuis 2009, au moins 144 Tibétains, principalement des moines et des nonnes se sont auto-immolés pour protester contre l’occupation chinoise, selon la Campagne internationale pour le Tibet. La Chine qualifie ces actes de «projet séparatiste» et accuse le Dalaï-Lama d’incitation. Le chef spirituel du bouddhisme tibétain a pris sa retraite politique en 2011. Il a délégué cette fonction au Premier ministre élu du gouvernement en exil.