«Jésus était-il bel homme?» et autres questions que vous n’auriez pas osé poser à votre pasteur

«Jésus était-il bel homme?» et autres questions que vous n’auriez pas osé poser à votre pasteur

Paru tout juste pour Noël, un ouvrage propose de questionner Jésus en allant plus loin que l’image du bébé né dans une mangeoire à animaux.

«Jésus a-t-il existé?»; «Jésus est-il né d’une femme vierge?»; mais aussi «Jésus était-il un bel homme» ou «Jésus était-il un doux rêveur?»; telles sont quelques une des questions sur lesquelles le théologien Gilles Bourquin fait le point dans «Jésus? 12 questions impertinentes» qui vient de paraître chez OPEC et Olivétan.

«L’histoire de ce livre, c’est un peu mon histoire personnelle de journaliste», explique l’auteur. Quand le pasteur a eu la possibilité de se lancer dans un stage de journalisme au sein de la rédaction de «La Vie protestante Neuchâtel-Berne-Jura», il a eu envie de créer une page théologie et réflexion. «Dans les 10 éditions de l’année 2013, j’ai fait le point sur dix questions autour de Jésus.» Dans ce recueil, deux questions supplémentaires ont été ajoutées à celles que les lecteurs du périodique des Eglises réformées neuchâteloise et bernoise ont pu lire sur la page «Rubik’s cube théologique».

«Il ne s’agissait pas de donner des réponses définitives, mais présenter les arguments en faveur et en défaveur d’une hypothèse concernant le Jésus historique.» A cela s’ajoute l’avis d’un expert, une caricature réinterprétant la question avec humour et un encadré «Le point».

«Quand j’écris “le point”, je ne cherche pas à faire la moyenne entre le pour et le contre, mais à tirer une réflexion autour du questionnement», explique Gilles Bourquin. «Souvent, se demander pourquoi on se pose une question est plus intéressant que de chercher une réponse définitive. Par exemple, si je prends la question “Jésus est-il allé en Inde”, on peut raisonnablement penser que ce n’est pas le cas. Mais si l’on se pose la question, c’est que l’on retrouve dans l’enseignement de Jésus une conception du renoncement à soi-même qui diffère du judaïsme. Il n’est donc pas exclu que cet enseignement soit puisé d’influences orientales dans le milieu ambiant.»

D’où viennent les questions? «Certaines s’imposent d’elles-mêmes dans la tradition chrétienne. Tout théologien qui pratique une analyse historico-critique se demande si Jésus a existé ou s’il est vraiment né d’une vierge. D’autres sont tirées d’auteurs extérieurs au monde de l’Eglise.» Interpeller des experts –pour la plupart spécialistes du Nouveau Testament dans diverses universités– n’a pas toujours été facile. «Il y a souvent un décalage entre les questions que se pose le grand public sur Jésus et les questions que traitent les théologiens. Ainsi certaines questions sont perçues comme méprisables par les experts», explique Gilles Bourquin. «Les questions qui s’éloignent le plus de la tradition sont celles qui dérangent le plus les professeurs.»

«Les éditeurs ont choisi de sous-titrer cet ouvrage “12 questions impertinentes”. Mais pour moi, elles ne sont pas impertinentes! Mon but n’était pas de provoquer qui que ce soit. Ce sont des questions qu’en fin de compte tout chercheur doit se poser en étudiant le texte biblique. Par exemple, si l’on croit que Dieu s’est fait chair, il n’est pas illégitime de se poser des questions sur son physique»

Infos pratiques:

«Jésus? 12 questions impertinentes», Gilles Bourquin (éd.), coédition OPEC/Olivétan, décembre 2015, 104 pages couleurs 14x20 cm, 17fr50/15€.