Dans l’Eglise de Westphalie, les «praeses» pourraient devenir des «évêques»

Dans l’Eglise de Westphalie, les «praeses» pourraient devenir des «évêques»

Les présidents des Eglises de deux lander d'Allemagne portent le titre de praeses. Un mot mal connu du grand public.

Photo: Annette Kurschus, actuelle praeses de l’Eglise de Westphalie, CC(by-sa)J.-H. Janßen

Bielefeld (EPD/protestinter). Annette Kurschus, praeses de l’Eglise protestante de Westphalie, pourrait désormais porter le titre «d’évêque». La semaine passée, le synode de Westphalie réuni à Bielefeld a demandé à pouvoir se prononcer, d’ici un an, sur un changement en ce sens de l’organisation ecclésiastique au sein de la quatrième plus grande Eglise régionale d’Allemagne. L’enjeu serait de «décrire, au sein de notre Eglise, la fonction chargée de diriger la communauté spirituelle de telle manière qu’on puisse la comprendre et en saisir l’essentiel», a expliqué Ulf Schlüter, superintendant de Dortmund.

Le sens du terme «praese» (qui vient du mot latin signifiant «le chef») n’est plus aujourd’hui connu de la plupart des gens. De plus, sur le fond, la fonction de praeses correspond déjà à celle d’un évêque: le ou la praeses n’assume pas seulement la direction du synode régional, celle de l’Eglise et de l’office régional de l’Eglise, mais il ou elle exerce également, selon l’organisation de l’Eglise, un rôle de pasteur au sein des paroisses et représente publiquement l’Eglise de Westphalie. Ses missions premières sont l’évangélisation et l’accompagnement spirituel.

«D’après l’organisation de notre Eglise, toutes les fonctions épiscopales importantes sont attribuées au praese», souligne Ulf Schlüter, qui a émis la demande au nom des superintendants des 28 paroisses de Westphalie. Pour être compris des «gens normaux», il faut dire clairement «qui est qui en réalité: un ou une praeses est un ou une évêque».

Ulf Schlüter a relevé que cette démarche s’était déroulée indépendamment de la praeses actuelle, Annette Kurschus, qu’on ne peut donc pas soupçonner d’un excès de vanité personnelle. Par ailleurs, l’initiative serait sans lien avec le choix des vice-présidents du Conseil de l’Eglise protestante d’Allemagne (EKD), qui ont été désignés mercredi dernier par Annette Kurschus.

A l’exception de la Westphalie, seule l’Eglise protestante de Rhénanie est dirigée par un praese, en l’occurrence Manfred Rekowski. Dans les autres Eglises régionales, les dirigeants ecclésiastiques se nomment la plupart du temps «évêques» ou «présidents de l’Eglise»; en Lippe, «superintendant» et à Brême, «secrétaire».