Le caté, une affaire de traditions et d’amitié

Le caté, une affaire de traditions et d’amitié

Les jeunes aiment le caté, mais ils n’y recherchent pas forcément beaucoup de spiritualité. Traditions familiales, perspectives d’une fête de famille et amitié les intéressent davantage que Bible et thématiques religieuses, selon les premiers résultats d’une étude.

Photo: CC(by-nc-sa) Daniel Dimarco

Le catéchisme était au cœur du synode de réflexion de l’Eglise évangélique réformée du Canton de Fribourg (EERF), samedi à Morat. Thomas Schlag et Muriel Koch, respectivement professeur et doctorante en théologie pratique à l’Université de Zurich sont venus présenter les résultats cantonaux de l’étude suisse sur la préparation à la confirmation.

Cette étude s’est déroulée en trois phases simultanément en Allemagne, Autriche, Danemark, Finlande, Hongrie, Norvège, Pologne, Suède et Suisse, des pays qui ont des formes de catéchisme similaire. Un questionnaire a été envoyé en automne 2012 à des catéchumènes débutant la dernière année de cette formation religieuse, ainsi qu’à des personnes donnant le catéchisme. Ils ont été recontactés en 2013, peu avant la confirmation. Puis, une nouvelle fois en 2015, pour leur poser des question sur leur vécu et leurs motivations. Plus de 7000 questionnaires ont été remplis lors de la première étape, 1500 lors de la dernière.

Les résultats du dernier questionnaire ne sont pas encore connus. Quand leur dépouillement sera terminé, une publication présentant l’ensemble des résultats suisses sera proposée. Ce document est attendu pour mai ou juin 2016.

Néanmoins, sur la base des deux premiers questionnaires, il apparaît notamment qu’une immense majorité des jeunes (76%) ne s’est pas sentie forcée de s’inscrire au caté et que 72% reconnaissent y avoir globalement passé du bon temps. Les moniteurs sont encore plus motivés, puisqu’ils sont 87% à dire avoir beaucoup de plaisir à préparer les leçons. Lors du premier questionnaire, le thème qui intéressait le plus les jeunes (83%) était l’amitié. Les thèmes plus religieux, tels que Jésus-Christ ou la Bible, n’intéressaient que 37 et 24% des participants. Mais le caté les fait visiblement évoluer dans leur réflexion puisque ces chiffres passent à 44 et 37%, respectivement lors du second questionnaire, une année plus tard.

Une affaire de tradition

57% des jeunes suisses (42% à Fribourg) disent s’être inscrit au caté par tradition familiale. Ils sont, d’ailleurs, 72% à déclarer vouloir baptiser leurs futurs enfants. Par contre, 34% des jeunes reconnaissent ne jamais prier et 35% ont coché la case située entre occasionnellement et jamais. Seuls 4% ont opté pour «très souvent». Ils sont 33% à croire que le monde a été créé par Dieu et 37% à croire que Jésus est ressuscité. Le rôle de l’Eglise comme acteur social est par ailleurs bien perçu: 67% pensent qu’elle devrait prendre position courageusement lorsque les droits de l’homme sont violés et 68% qu’elle devrait se tenir aux côtés de tous les humains, quelles que soient leurs origines.

Nouveau président du Synode

Samedi, le Synode (organe délibérant) a également élu Pierre-Alain Sydler à sa présidence. Cet ingénieur en génie rural retraité remplace Frédéric Noyer (à droite sur la photo). Pierre-Philippe Blaser (à gauche), président du Conseil synodal (exécutif) a souligné le travail mené par le président sortant en faveur de l’unité de l’Eglise réformée fribourgeoise. «Il a été un lien entre paroisses et Eglise cantonale.»