Les Eglises réformées de Berne, du Jura et de Soleure luttent pour les droits des minorités religieuses

Les Eglises réformées de Berne, du Jura et de Soleure luttent pour les droits des minorités religieuses

Dans une prise de position, publiée fin août, l’exécutif de l’Union synodale Berne-Jura-Soleure invite les paroisses à considérer la liberté de religion comme un droit fondamental
Un document détaillé apporte des pistes de réflexion et des réponses pour comprendre les différents contextes de discrimination.

Photo: CC (by-nc-nd) Etienne Valois

«Les discriminations religieuses, comme d’ailleurs tous les actes visant les minorités, sont presque toujours imbriquées dans des contextes conflictuels plus larges. Elles se rajoutent à d’autres facteurs politiques, économiques et ethniques, parfois prépondérants», explique la conseillère synodale Pia Grossholz-Fahrni, dans un communiqué. Fin août, le service OETN-migration (œcuménisme, mission et coopération au développement) des Eglises réformées de Berne, du Jura et de Soleure (BEJUSO) a remis à jour un guide d’une dizaine de pages, créé en 2011, qui propose des pistes de réflexion et de compréhension face au phénomène de discriminations religieuses, visant à éviter les «jugements hâtifs» ou les «simplifications grossières» qui «pourraient favoriser de nouvelles violences».

Par exemple, alors que le Nigéria subit depuis plusieurs années des attentats imputés pour la plupart aux groupes de «Boko Haram», touchant autant les chrétiens que les musulmans, «il serait réducteur de définir ces conflits comme purement religieux», souligne le document des Eglises BEJUSO. Les conflits économiques et politiques liés au chômage, à la pauvreté ou encore à la corruption sont prépondérants aux conflits confessionnels.

«Ce document aborde la discrimination des minorités religieuses et ethniques au sens large, pas uniquement celle de chrétiens. De plus, il propose des outils pour analyser et comprendre les situations de conflits sans se focaliser uniquement sur la religion», explique Heinz Bichsel, responsable du service OETN-migration. Créé en 2011, ce guide n’était plus à jour face à l’actualité. «Même si les situations évoluent rapidement, le texte actuel reflète clairement les concepts d’analyse que nous proposons», ajoute le pasteur.

Comprendre le contexte et agir

«Nous voulons sensibiliser la population, lui permettre de comprendre les différentes causes des conflits», précise Heinz Bichsel. Ainsi, ce guide montre comment différencier la lutte en faveur des droits des minorités des jeux de pouvoir politico-religieux. Il décrit également les différentes formes de discriminations et leurs causes. A travers cet éclairage, les Eglises BEJUSO appellent «à s’opposer aux tendances antisémites et islamophobes et à promouvoir le dialogue interreligieux». Elles souhaitent donner à tout un chacun les moyens «de détecter les structures de la discrimination et contribuer à son dépassement» tout en s’engageant contre la politisation de la religion.

Pour faire évoluer la situation, l’Union synodale BEJUSO propose des actions concrètes aux niveaux politique, œcuménique, financier, pédagogique et pratique. Par exemple, en invitant les paroisses «à saisir toutes les occasions pour sensibiliser à la violence subie par les chrétiens et les autres minorités religieuses». Ou encore, en soutenant financièrement des projets de promotion de la paix comme ceux de l’Entraide protestante qui s’engage pour la réconciliation entre Israël et Palestine ou ceux de DM-échange et mission qui promeut le dialogue en Syrie, au Liban et en Iran.

Par ailleurs, le Conseil synodal appelle les paroisses à consacrer un dimanche du mois de novembre à la thématique de «la liberté de religion comme un droit humain».