L’Eglise allemande donne des cours de courage civil pour lutter contre le néonazisme

L’Eglise allemande donne des cours de courage civil pour lutter contre le néonazisme

Pour lutter contre un groupe d’extrémistes de droite, un pasteur propose une formation aux citoyens. Il leur apprend à démonter les arguments racistes et haineux.

Photo: Manifestation du Groupe autonome en 2007 à Francfort. (licence GFDL) Marek Peters/www.marek-peters.com

, EPD/Protestinter

Pour lutter contre l’extrémisme de droite, il faut renforcer le courage des citoyens, dans les situations où ils sont confrontés à des néonazis, estime Friedrich Stiller, pasteur à Dortmund. «Nous devons nous attendre à ce que nous ne parvenions pas à nous défaire facilement du nazisme dans notre ville», prévient le porte-parole du groupe de travail contre l’extrémisme de droite interrogé par l’agence de presse protestante allemande EPD. Seules, les forces de police et la justice ne parviendront pas à venir à bout de ce problème.

Depuis peu, dans le cadre de l’Eglise protestante de Dortmund, une formation au courage civique a été mise en place. Les participants s’entraînent avec le pasteur Stiller à répondre aux arguments des néonazis lorsqu’ils manifestent, distribuent des tracts ou simplement lors de rencontres avec des voisins extrémistes. «Il n’y a pas de solution miracle», souligne le pasteur. Mais le cours devrait permettre de réduire les craintes des participants et leur donner des moyens sur lesquels s’appuyer pour agir.

Toutefois avec le noyau dur des néonazis de Dortmund, il n’est pas possible d’espérer avoir une discussion politique, car ces derniers recherchent avant tout la violence. Selon l’estimation de Friedrich Stiller, entre 50 et 80 activistes entrent dans cette catégorie. Issus du groupe nationaliste autonome, ils se caractérisent par une allure moderne et une forte propension à la violence.

Compte tenu de l’accumulation, ces derniers mois, des menaces des extrémistes de droite à l’encontre des réfugiés et des journalistes, le pasteur Stiller songe à une interdiction du parti «La Droite». Une proposition qu’il a également défendue lors d’un récent synode.

De nombreux membres de ce parti, qui dispose d’un siège au conseil communal, sont actifs au sein de la camaraderie «Résistance active Dortmund», qui a été interdite en 2012. «L’Etat doit à nouveau s’attaquer à ces structures inquiétantes», prévient le pasteur. Il y a urgence à proposer d’autres solutions que l’extrémisme à ceux qui sont en marge de la société.