Les réformés rêvent d’un logo commun

Les réformés rêvent d’un logo commun

Les délégués des différentes Eglises membres de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse se sont réunis à Morat. Ils ont notamment décidé d’entamer un travail de réflexion visant à uniformiser leur communication.

Photo: Entre les sessions, l’Eglise évangélique réformée fribourgeoise avait organisé des balades et des découvertes gastronomiques pour les délégués.

«Nous devons bluffer!», estime un délégué bâlois. «Certes, nos structures institutionnelles sont compliquées, mais cela ne devrait pas nous empêcher de montrer notre unité au travers d’un logo unique.» Le débat a été vif, mardi 16 juin à Morat autour de la proposition de donner un mandat au Conseil de la Fédération des Eglise protestante de Suisse (FEPS). Cette proposition issue des rangs romands faisait partie d’un train de mesures visant à mutualiser la communication des Eglises membres.

La Commission de gestion avait préavisé négativement, estimant «qu’il est trop tôt» pour établir une image commune alors que certaines questions relatives à leurs identités communes doivent encore être discutées dans le cadre du travail de révision de la Constitution de la FEPS qui est en cours. Finalement, la majorité s’est laissé séduire par cette mesure qui permettrait d’«être davantage du côté de la diversité qui inspire que du foisonnement qui amène la confusion», selon un délégué.

Le logo R créé en vue du jubilé de la Réforme en 2017 semble être une réussite que les délégués voudraient renouveler pour leur logo commun. Le motif remplissant ce R est différent d’un canton à l’autre. Malgré une pique d’Andreas Zeller, président du Conseil synodal de l’union Berne-Jura-Soleure, nombre de délégués souhaiteraient renouveler cette réussite.

Selon le rapport sur la mutualisation, qui a finalement été adopté comme rapport intermédiaire, plusieurs autres points seront aussi travaillés: la constitution d’une plate-forme nationale des spécialistes de la communication ou l’examen de la possibilité de créer un registre national des membres.

Les représentants des Eglises réformées suisses ainsi que de l’Eglise méthodiste et de l’Eglise évangélique libre de Genève étaient réunis en assemblée des délégués du dimanche 14 au mardi 16 à Morat. Ils ont également renouvelé leurs engagements vis-à-vis des œuvres d’entraide, adopté les comptes 2014 présentant un excédent de recettes de 263 000 fr et dans le cadre du travail de nouvelle constitution de la FEPS, ils ont adopté une cinquième affirmation fondamentale: «Notre communion d’Eglises s’inscrit dans l’Eglise une et universelle».

L’EPER accusée d’être anti-israélienne

Tout au long de l’assemblée des délégués de la FEPS, plusieurs représentants de communautés religieuses ont été invités à prendre la parole. Dans son intervention Herbert Winter, président de la Fédération suisse des communautés en a profité pour attaquer l’Entraide protestante (EPER): «Cette organisation dessine une image en noir et blanc, sans nuance, de la situation au Proche-Orient. Dans sa vision, il y a d’un côté des bourreaux et de l’autre des victimes!» Il en veut pour preuve les propos tenus sur Facebook par une collaboratrice. Il est par ailleurs revenu sur l’accusation faite à l’EPER de soutenir l’organisation Zochrot visant au retour des réfugiés palestiniens dans les territoires d’avant 1948.

Le lendemain, lors de sa présentation Claude Ruey, président de l’EPER a été interpellé sur ces questions par un délégué. Il s’est dit fâché par cette attaque alors que des échanges avaient eu lieu en bilatéral pour discuter de ces deux situations. Il a nié tout lien entre Zochrot et l’EPER et a expliqué qu’effectivement une ancienne participante au projet d’observateur de la Paix EAPPI avait organisé une manifestation contre la politique d’Israël. Les propos sur Facebook qui lui sont reprochés ne sont pas les siens, mais ceux d’autres internautes qui ont écrit sur le mur de la manifestation. Par ailleurs, l’organisatrice a systématiquement supprimé les messages déplacés.

Claude Ruey a profité de la situation pour rappeler qu’en la matière l’EPER se base sur les Droits de l’homme et sur le droit international. L’EPER n’a jamais eu la volonté de mettre en doute l’existence de l’État d’Israël. Par ailleurs, tous les bénévoles participant au projet d’observateurs de la Paix suivent une formation et un entraînement où ils apprennent notamment à en rester aux faits et à ne pas céder à l’émotion ou à la passion.