Taizé: un pèlerinage romand pour frère Roger

Taizé: un pèlerinage romand pour frère Roger

Pour commémorer la naissance de Frère Roger, une septantaine de personnes ont marché jusqu’à Provence, son village d’origine. Le Vaudois Roger Schutz, fondateur de la communauté de Taizé, aurait eu 100 ans le 12 mai dernier.

Par Julie Paik (Protestinfo/Apic)

Sous un soleil radieux, une septantaine de marcheurs, sac au dos et solides chaussures aux pieds, se rassemblent devant la petite église du village de Concise, dans le Jura vaudois. Tous sont réunis par un même lien, celui qu’ils entretiennent avec la communauté de Taizé et la mémoire de son fondateur, frère Roger, qui aurait eu 100 ans le 12 mai 2015. Ils sont là, en ce matin du dimanche 10 mai, pour marcher de Concise à Provence, le village vaudois qui a vu naître Roger Schutz il y a un siècle.

«L’idée de ce pèlerinage a germé il y a un an lors d’un séjour à Taizé», explique Céline Grandjean, l’une des chevilles ouvrières de l’équipe d’organisation. «L’un des frères a suggéré qu’il y ait une commémoration dans la région natale de frère Roger, et, avec un groupe d’une trentaine de volontaires romands, nous avons réfléchi à la manière de marquer cet événement. Nous avons finalement pensé qu’un pèlerinage suivi de la visite de la cure de Provence, maison natale de frère Roger, et d’une prière de Taizé dans l’église paroissiale, serait une bonne façon de lui rendre hommage.»

Un lien qui dépasse les générations

Au fil du chemin, ponctué par des lectures de textes de frère Roger et des chants de Taizé, des groupes se créent et des conversations s’engagent. Pour tous les participants, jeunes ou moins jeunes et venus de toute la Suisse romande, la communauté de Taizé représente une référence importante dans leur vie de foi, même si les raisons en sont parfois différentes. Céline Grandjean, qui s’est rendue pour la première fois à Taizé dans le cadre du catéchisme, se souvient de son premier contact avec la communauté comme d’un endroit où l’on sait faire confiance aux jeunes — «ce qui», précise-t-elle, «n’est pas toujours le cas dans nos Eglises!» «Taizé», poursuit Céline Grandjean, «a également été le facteur qui a créé une vraie vie de groupe parmi les jeunes de ma paroisse. Nous nous sommes soudés autour de la prière de Taizé, en particulier la musique.»

Après le pique-nique de midi, pris sur les pelouses du Camp de Vaumarcus (qui fête lui aussi son centenaire), Clara, étudiante en théologie à Lausanne, explique qu’elle a tenu à participer à la marche pour rendre hommage à la figure de frère Roger. «Même si je ne l’ai jamais connu, je suis allée plusieurs fois à Taizé et je suis impressionnée par ce à quoi il a donné naissance, ce que la communauté créée par ce jeune homme venu de Suisse est devenue depuis ses débuts difficiles pendant la Seconde Guerre mondiale.» Eliane, retraitée venue de La Chaux-de-Fonds, fréquente la communauté depuis de longues années. «Frère Roger a fait de Taizé un lieu qui est le seul où je rencontre vraiment l’universalité de l’Eglise», dit-elle.

Réconciliation

Au long de la marche, le groupe s’étoffe petit à petit. La prière de Taizé qui conclut la journée rassemble environ deux cents personnes dans la petite église de Provence — enfants et personnes âgées, catholiques et protestants, francophones, germanophones et anglophones. Une belle image de l’œuvre de frère Roger, qui a tant désiré la réconciliation avec soi-même et avec les autres.


Cette série d’articles consacrés à l’anniversaire de Taizé, vous est proposée dans le cadre d’une collaboration entre Protestinfo et Cath.ch.