L'EREV apporte son soutien aux prisonniers

L'EREV apporte son soutien aux prisonniers

Le synode de l’Eglise réformée évangélique du Valais, réuni le samedi 2 mai, dans la paroisse du Haut-Lac, au Bouveret, s’est intéressé au travail des aumôniers dans les prisons valaisannes.

Photo: La chapelle protestante du Bouveret

«La place de l’Eglise est auprès des plus démunis», lâche Beat Abbeglen, le président du conseil synodal de l'Eglise réfornée évangélique du Valais (EREV), lors du synode du 2 mai qui s’est déroulé dans la paroisse du Haut-Lac, au Bouveret. Actuellement, dans le canton du Valais, deux aumôniers visitent les six établissements carcéraux: l’un catholique à 20% et l’autre, le conseiller synodal Mario Giacomino, à 30%.

Selon, le type d’établissement dans lequel ils sont enfermés, les détenus n’ont pas les mêmes demandes. «En préventive (Sion, Martigny, Brigue), les personnes sont souvent très angoissées. Elles ne savent pas toujours pourquoi elles sont là et ce qui va leur advenir. Seuls les aumôniers et le personnel médical peuvent leur rendre visite. Elles n’ont pas droit à des contacts avec l’extérieur», explique le diacre Mario Giacomino qui travaille tous les lundis matin à la prison préventive de Sion qui rassemble environ 120 détenus. «Je vois entre 5 et 8 personnes pendant vingt minutes maximum. C’est très court et les demandes sont importantes», précise-t-il.

Alors que la préventive ne devrait durer que quelques jours voire plusieurs mois, il constate que certaines personnes y restent des années. «Je fais un travail d’écoute, essentiellement. Ces personnes se posent beaucoup de questions existentielles. La question de la foi ressort très fortement en lien avec la question du sens de la vie», explique Mario Giacomino.

Parmi les établissements où se rendent les deux aumôniers, le Centre de détention en vue du renvoi ou de l’expulsion (LMC), à Granges, en fait partie. «On y rencontre des gens très tristes. Des personnes qui ont rêvé d’un futur meilleur qui s’est brisé. Pour la plupart, ils n’ont commis aucun délit si ce n’est celui ne pas avoir les bons papiers».

Pas d’aumônier musulman

«Nous avons beaucoup de demandes de personnes musulmanes avec lesquelles nous parlons essentiellement de notre foi réciproque». Actuellement, il n’y a pas d’imam parmi les aumôniers. «Dans la prison d’exécution des peines Crêtelongue, les détenus ont la possibilité de demander la visite personnelle d’un imam, mais le mieux serait qu’il y ait un aumônier musulman», souligne Mario Giacomino.

Le travail est œcuménique, autant sur le terrain qu’au niveau de l’organe de contrôle. D’ailleurs, récemment, Beat Abbeglen et l’évêque de Sion, Jean-Marie Lovey, ont visité ensemble trois établissements pénitentiaires. «C’est très important pour nos Eglises de soutenir les prisonniers et de parler de leur situation», souligne le président du synode.

Il y a huit ans, le synode (organe délibérant) a accepté d’augmenter la cotisation des paroissiens de 1 franc par année pour pouvoir augmenter de 10% le taux d’engagement d’un aumônier protestant dans les prisons et lui permettre de travailler à 30% au lieu de 20%.

Des comptes dans les chiffres noirs

«Je suis un trésorier souriant. Notre Eglise se trouve dans les chiffres noirs alors que le budget prédisait un excédent de charges», lâche le conseiller synodal Jean-Luc Borel, le responsable des finances de l’EREV, lors du synode du 2 mai. Les comptes de 2014 présentent un excédent de recettes de 9’369 francs sur un budget d’exploitation de 382’470 francs, auquel il faut rajouter la gestion des salaires du corps ministériel, mais qui est financée par les communes et les paroisses.

Deux principales raisons ont permis d’éviter les chiffres rouges. Les paroisses ont reçu un versement inattendu de 55’000 francs de l’assurance perte de gain et en ont reversé 22’500 francs à l’EREV. «Nous avons demandé aux paroisses qui n’avaient pas expressément besoin de cet argent de nous reverser leur part», explique Jean-Luc Borel. Par ailleurs, des dons ont aussi contribué à cette situation positive. Lors de la rencontre, le conseil synodal a également annoncé que la contribution annuelle par paroissien demeurerait de 12,5 francs pour 2016.

La rénovation de la chapelle du Bouveret

La chapelle du Bouveret bénéficie actuellement de travaux de restauration. Débuté en 2009, le projet de rénovation touche bientôt à sa fin. Il a permis la création d’une salle paroissiale, dans laquelle s’est rassemblé le synode de l’EREV et surtout l’agrandissement de la chapelle. La disposition à l’intérieur de la petite église a été inversée et l’ajout d’une grande baie vitrée offre une vue magnifique sur le lac. «Nous souhaitions avoir un lieu où nous puissions vivre la communion à plus que douze ainsi qu’un espace pour les enfants», explique Jeff Berkheiser, pasteur dans la paroisse du Haut-Lac.

Grâce aux travaux effectués, le bâtiment peut accueillir jusqu’à 140 personnes contre 80, auparavant. «Le nombre de mariages dans ce lieu a fortement augmenté depuis les rénovations», sourit le pasteur. L’ensemble des travaux s’élève à 1’250 000 francs. La collecte nationale, à laquelle participent toutes les paroisses réformées de Suisse, sera dédiée cette année à la chapelle du Bouveret. «Nous devons encore trouver 250’000 francs, en plus du montant estimé pour la collecte nationale», ajoute le pasteur.