Toujours plus de migrants protégés par les Eglises allemandes

Toujours plus de migrants protégés par les Eglises allemandes

Bien qu’un accord ait été trouvé entre Eglise et Etat concernant les paroisses qui donnent asile à des requérants menacés de renvoi, le nombre de réfugiés accueillis dans des temples a continué d’augmenter.

Photo: CC (by nc sa 2.0) Roger Joseph

Berlin (EPD/Protestinter). D’après les informations données le 7 avril dernier par le groupe de travail fédéral œcuménique «Asile à L’Eglise» (Asyl in der Kirche), 237 églises servent de refuge en Allemagne actuellement. Il y a un mois, elles n’étaient que 222. La proportion de ce que l’on appelle les «cas Dublin» a elle aussi augmenté. Concernant ces derniers, une discussion s’est récemment enflammée entre les porte-paroles des églises et le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizières, partisan de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU). Il reproche aux églises de s’opposer au droit, en pratiquant cette forme d’asile.

Le 7 avril dernier, 426 personnes bénéficiaient de la protection d’asile des Eglises, et parmi elles 118 enfants. En mars, elles étaient 411, avec également 188 enfants. Sur 237 d’entre eux, 205 tombaient sous le coup des accords de Dublin, selon lesquels un réfugié doit solliciter l’asile dans le pays par lequel il est rentré en Europe, dans un délai de six mois. En mars, ils étaient 190 à devoir ainsi être expulsés. Grâce à l’asile offert par les Eglises, ce délai se trouve prolongé.

Après un litige qui a duré longtemps, les représentants des grandes Eglises et l’office fédéral des migrations et des réfugiés sont arrivés, fin mars, à un compromis sur l’asile dans les églises, qui vise à diminuer le nombre de «cas Dublin» qui trouvent refuge dans ces lieux de culte. Il stipule que les requérants d’asile qui se réfugient dans une paroisse devront se soumettre à une nouvelle vérification de leur situation. En contrepartie, Thomas de Maizière s’est engagé à renoncer à relever la date limite des «cas Dublin» à 18 mois. Ce compromis entrera en vigueur en automne. L’Office fédéral des migrations et des réfugiés est un département du ministère fédéral de l’Intérieur.