Chrétiens unis dans la prière

Chrétiens unis dans la prière

La semaine de prière pour l’unité des chrétiens, du 18 au 25 janvier, a pour thème cette année la rencontre de Jésus et de la femme samaritaine. Entre autres évènements, deux rencontres sont prévues à Lausanne mardi 20 et mercredi 21.

Image: La rencontre entre Jésus et la femme de Samarie a été choisie comme thème de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Michelangelo Anselm, vers 1550

«Les murs de séparation ne montent pas jusqu’au ciel!» C’est le credo de l’association Unité chrétienne, qui poursuit l’œuvre de Paul Couturier, l’un des promoteurs de l’œcuménisme (voir encadré). Le thème de la semaine de prière 2015 est la rencontre de Jésus et de la samaritaine, extraite de l’évangile de Jean. C’est le Brésil qui était chargé cette année de la préparation de la semaine. Dans ce pays où l’engagement social du christianisme a toujours été particulièrement important, un pasteur presbytérien, Erasme Braga, militait en 1903 déjà pour une coopération interconfessionnelle.

Cette semaine, catholiques, orthodoxes et protestants de tous bords sont appelés à prier ensemble pour l’unité des chrétiens jusqu’au dimanche 25 janvier prochain. Deux organismes parrainent cette semaine pour l’unité des chrétiens: le Conseil œcuménique des Eglises, par le biais de sa commission Foi et constitution, et le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Ensemble, on est plus forts

Dans la situation particulière du Brésil, l’association Unité chrétienne (voir encadré) explique dans sa brochure que très tôt, le contexte politique, économique et social a permis «la prise de conscience progressive du fait que les problèmes sociaux auxquels le pays faisait face étaient plus importants que les différences doctrinales», ce qui a contribué au «renforcement du mouvement œcuménique, en dépit du contexte social, politique et ecclésial conservateur et répressif». Le dossier biblique de la brochure fait une large place aux particularités du christianisme dans ce pays, avec notamment un article sur la lecture contextuelle de la Bible, une méthode d’interprétation populaire des textes largement pratiquée en Amérique latine.

«Pourquoi prier Dieu alors que l’on pourrait nous-mêmes exaucer cette prière?» C’est l’une des questions que pose volontiers Virgile Rochat, pasteur dans l’Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud (EERV). Il rejoint en cela les questions autour du statut de la prière de demande, telles qu’elles ont été posées par Jean Ansaldi, théologien et psychanalyste français qui écrivait: «bien au-delà de la formulation d’une demande, qui attend d’être exaucée, la prière exprime la volonté de sortir d’un silence qui ressemble à la mort: celui qui prie continue, envers et contre tout, à parler, à écouter, à répondre. Notre refus d’en rester à ces difficultés ne peut que signifier aussi notre obstination à rester des êtres de parole, c’est-à-dire des humains au sens le plus simple et le plus vrai du terme».

Virgile Rochat, aumônier pendant longtemps, écrivain, partage actuellement son temps entre un ministère en paroisse, à Chailly — La Cathédrale, et un ministère cantonal à la rencontre des besoins en attentes spirituelles de nos contemporains. C’est avec la communauté orthodoxe érythréenne, qui est l’hôte de Chailly depuis plusieurs années, qu’il a célébré le culte d’ouverture de la semaine de prière pour l’unité dimanche dernier, après deux mois de préparation commune. Des moments qui ont réuni «deux cultures très différentes, mais qui partagent le même fond», a souligné Virgile Rochat.

L’unité dans le respect des diversités

«Une semaine de l’Unité pour découvrir nos différences et nos ressemblances», et tisser nos liens entre frères et sœurs dans la foi chrétienne, peut-on lire sur le tout nouveau site de l’EERV. C’est aussi là que l’on peut consulter entre autres les dates et les horaires des différents temps de la semaine pour l’unité sur le canton (EERV.ch). Le pasteur Virgile Rochat est ainsi appelé cette semaine à co-célébrer encore deux autres de ces temps forts: le premier à Saint-Jean sous gare, qui réunira mardi à 19h la communauté suédoise, orthodoxe roumaine, les communautés catholiques, réformées et évangéliques, adventistes et anglicanes. Le deuxième aura lieu le lendemain, mercredi 21 janvier à 18h, dans l’église Saint-Laurent: il commencera par l’habituelle prière de Taizé, puis se prolongera par une marche jusqu’à l’Eglise Notre-Dame du Valentin pour une agape et l’office de complies, le dernier office du soir dans le cycle quotidien des prières chrétiennes.

Paul Couturier

C’est en janvier 1933 que Paul Couturier organise en France, dans sa ville natale de Lyon, la première rencontre pour l’unité qui est à l’origine de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Né en 1881 et ordonné prêtre en 1906, Paul Couturier est également l’un des fondateurs du «Groupe des Dombes» qui réunit chaque année une quarantaine de théologiens et de théologiennes catholiques et protestants sur des thèmes de réflexions communs aux deux églises. L’association Unité Chrétienne a été créée pour poursuivre son œuvre: travailler à l’unité visible des chrétiens.