2015: les Eglises veulent évangéliser et communiquer

2015: les Eglises veulent évangéliser et communiquer

Le début de l’année est, traditionnellement, la période des bonnes résolutions. Quels défis les Eglises réformées se sont-elles lancés pour l’année 2015?

Evangéliser

«L’évangélisation n’est pas perçue très favorablement dans le grand public», reconnait Paolo Mariani, porte-parole de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV). «Quand on parle d’évangélisation, on pense tout de suite au prosélytisme, pourtant l’idée c’est plutôt de se demander comment aujourd’hui on peut partager la Bonne Nouvelle.» L’évangélisation sera le thème phare de la nouvelle législature des autorités de l’EERV qui a débuté en août.

«Que ce soit au niveau des différentes paroisses, des différents lieux d’Eglises et des différents service, les différents projets auront pour objectif de repenser l’annonce de la bonne nouvelle.» Un objectif que partage l’Eglise protestante de Genève (EPG): «Notre Eglise s’investit pour renouveler sa manière de témoigner de l’Evangile», écrit Alexandra Deruaz, codirectrice, responsable de la communication. «Si les gens sont moins pratiquants aujourd’hui, ils ne sont pas moins en recherche spirituelle. Toute la subtilité est de retrouver le bon moyen d’entrer en relation», ajoute-t-elle.

Angélique Kocher, Responsable de la communication de l’Eglise réformée évangélique du Canton de Neuchâtel (EREN), met également en avant la nécessité de toucher de nouveaux publics. Par exemple par l’humour, ainsi d’ici quelques semaines, l’EPG, l’EERV et l’EREN diffuseront sur plusieurs télévisions privées et sur le web une série de vidéos comiques intitulées «Ma femme est pasteure».

Communiquer

Mais c’est toute sa communication que l’EREN compte revoir en ce début d’année. Identité visuelle, site web et publications de différents supports. «Jusqu’à présent, nous n’avions pas de brochure sur des thèmes tels que le mariage ou le baptême, explique Angélique Kocher. Nous avons donc travaillé afin de pouvoir fournir cela aux paroisses. Notre but est vraiment que l’Eglise cantonale vienne au service des paroisses.» Des projets qui devraient voir le jour rapidement. «2015 sera une année de renouvellement des autorités, rappelle Angélique Kocher, nous aimerions que ces projets soient réalisés avant que nous entrions en période d’élections au niveau paroissial et cantonal.» Ces votes ne devraient pas chambouler le Conseil synodal neuchâtelois, l’exécutif de l’EREN. La chargée de communication souhaite toutefois que le poste actuellement vacant à l'exécutif soit repourvu.

En Valais aussi, la communication est au cœur des préoccupations. «Nous allons réanimer la commission médias qui devrait s’occuper de la présence de notre Eglise dans les médias, de la communication à l’interne et à l’externe et de la gestion des flux d’information entre les paroisses, l’Eglise réformée évangélique du canton du Valais (EREV) et ses membres», annonce Beat Abegglen, président du Conseil synodal de l’EREV. La création d’un nouveau site internet est également à l’étude pour ce printemps.

Collaborer

Autre grand défi de l’EREV, la collaboration avec l’Eglise catholique. «Avec l’arrivée du nouvel évêque Jean-Marie Lovey en automne 2014, il s’agit de reprendre ensemble les nombreux dossiers qui nous lient et qui ont été en stand-by depuis un moment», note Beat Abegglen. Parmi ces dossiers, l’aumônerie des hôpitaux, les relations avec l’Etat, le travail interreligieux, mais aussi le bicentenaire de l’entrée du Valais dans la Confédération en 2015.

Côté vaudois, on se promet aussi de collaborer, mais avec les réformés des autres cantons. «Le projet de journal commun ou la collaboration autour des sites internet en son des exemples. Vis-à-vis du grand public, cette unité accroît notre visibilité», souligne Paolo Mariani.

Prendre soin de leurs finances

Plusieurs Eglises sont touchées par des défis financiers. Ainsi l’EREV va rechercher des pistes pour réduire son déficit structurel. L’EPG qui a réduit le nombre de ses ministres se donne pour objectif «de continuer à faire ce que nous savons bien faire dans un esprit serein, malgré ce bouleversement», note Alexandra Deruaz. L’EPG va aussi appeler les Genevois à faire un effort pour leur Eglise. Même stratégie du côté de Neuchâtel. «Nous allons communiquer autour des legs, mais aussi cibler les jeunes qui atteignent l’âge de la majorité. Souvent, ils sont, par défaut, inscrits comme “sans confession” dans les registres, nous allons donc insister sur l’importance qu’ils se déclarent comme protestants.»

Du côté du Synode jurassien, qui regroupe les trois paroisses de la République et Canton du Jura et les 22 paroisses du Jura bernois, c’est le plan d’économie décidé par le Grand Conseil bernois qu’il faudra mettre en place. 17 d’entre elles verront leur dotation ministérielle diminuer. «Il va falloir faire plus avec moins», note Philippe Paroz président du Synode jurassien.

Penser à l’avenir

Mais les réformés jurassiens veulent aussi penser à leur futur. «Nous allons mettre sur pied une petite équipe pour réfléchir à l’avenir de notre Eglise», conclut Philippe Paroz