La Maison des religions, l’aboutissement d’un projet vieux de 15 ans

La Maison des religions, l’aboutissement d’un projet vieux de 15 ans

Une église interconfessionnelle, une mosquée, un temple hindou, un temple bouddhiste et un lieu de culte alévi réunis sous le même toit et séparés par de larges espaces dévolus au dialogue interreligieux. Tel est le concept de la Maison des religions ouvert en décembre à Bümpliz dans la banlieue bernoise.

Photo: ©Haus der Religionen - Stefan Maurer

«Discuter pour trouver un consensus qui permet à chacun de vivre sa foi, nous a permis de mieux nous connaître et d’avoir davantage de compréhension les uns pour les autres», explique Pia Grossholz-Fahrni. Conseillère synodale de l’Union synodale Berne-Jura-Soleure, elle a participé depuis le début aux débats qui ont amené à la constitution en 2004 de l’association «Maison des religions – dialogue des cultures», puis à la recherche de fonds et à la construction de la maison des religions inaugurée en décembre passé à Berne. Des difficultés qui lui font dire aujourd’hui que le plus dur est fait.

«Et pas seulement au niveau interreligieux, également entre communautés chrétiennes», insiste Pia Grossholz-Fahrni. Ainsi si le lieu de culte chrétien construit dans la maison des religions est animé principalement par la communauté morave qui y a transféré toutes ses activités de la région de Berne, de nombreuses discussions ont été nécessaires pour permettre à cette chapelle d’accueillir également réformés, catholiques et l’Eglise de migrants orthodoxes éthiopiens. «Par exemple, pour les membres de l’Eglise éthiopienne orthodoxe, il est important que seuls des prêtres pénètrent derrière l’iconostase (parois derrière laquelle se trouvent les officiants), il a donc fallu trouver des solutions permettant à plusieurs communautés chrétiennes de partager le même lieu de culte.»

Cinq lieux de culte sous le même toit

La maison des religions abrite ainsi dans les mêmes murs, une église, une mosquée, un temple hindou, un temple bouddhiste et un lieu de culte alévi. Les juifs, les baha'ies et les sikhs sont également engagés dans l’association «Maison des religions — Dialogue des cultures», mais n’ont pas de lieu de prière dans la Maison des religions. «Toutes les communautés n’avaient pas d’intérêt ou de ressources pour financer un lieu de culte supplémentaire», explique Pia Grossholz-Fahrni. Par ailleurs, participer à un tel projet nécessite ouverture et intérêt pour le dialogue interreligieux. Ainsi toutes, les confessions chrétiennes ne sont pas représentées, et la mosquée n’abrite qu’une communauté musulmane.

Entre les lieux de cultes, de larges espaces de rencontre ont été laissés permettant la tenue d’exposition, de débats ou d’ateliers. Plus de 10’000 personnes ont fait le déplacement lors de l’inauguration de la Maison des religions, reste à savoir si cet engouement se poursuivra dans le futur.