Des groupes chrétiens sont sanctionnés dans plusieurs universités américaines

Des groupes chrétiens sont sanctionnés dans plusieurs universités américaines

Le groupe international d’étudiants chrétiens, InterVarsity, n’est plus reconnu dans 23 campus californiens parce qu’il interdit, dans son règlement, aux personnes homosexuelles ou non chrétiennes l’accès à des postes de responsables.

RNS/Protestinter

L’Université d’Etat de Californie, qui compte 23 campus, ne reconnaît plus les groupes locaux de InterVarsity Christian Fellowship, une association de chrétiens évangéliques qui comporte 860 sections à travers les Etats-Unis. InterVarsity est une association sœur des Groupes bibliques des écoles et universités (GBEU) suisses. Tous deux sont membres de l’International fellowship of evangelical students (IFES).

Selon le système universitaire californien, la politique d’InterVarsity pour les responsables entre en conflit avec la politique de non-discrimination de l’Etat où l’adhésion aux groupes d’étudiants officiels ainsi que leur direction doivent être ouvertes à tous. «Pour qu’une organisation soit reconnue, elle doit signer une attestation de non-discrimination», explique Mike Uhlencamp, le directeur des affaires publiques pour le système universitaire de Californie. «Nous avons collaboré avec InterVarsity pendant la plus grande partie de l’année et nous les avons informés qu’ils devaient signer une déclaration générale de non-discrimination. Ils ont refusé.»

Cette association chrétienne est active depuis 1947 aux Etats-Unis. Elle a été contestée sur plus de 40 campus, mais l’Université d’Etat de Californie, avec 447'000 étudiants, est la plus grande à la condamner de cette façon. D’autres universités et écoles professionnelles se sont également opposées à InterVarsity, entre autres l’Université Vanderbilt dans le Tennessee, le Collège Rollins, en Floride et l’Université Tufts au Massachusetts.

La Cour suprême condamne les associations discriminatoires

Cette mésentente découle d’une décision de la Cour suprême qui a statué en 2010 qu’une université ou une école professionnelle pouvait refuser de reconnaître une organisation d’étudiants religieuse si ses croyances étaient discriminatoires. Le règlement d’InterVarsity stipule que l’association est ouverte à tous, mais que les responsables doivent suivre sa «doctrine fondamentale», qui considère comme véridiques les textes bibliques. De nombreux chrétiens qui lisent la Bible de façon littérale soutiennent ainsi qu’elle interdit l’homosexualité.

Certains campus ont trouvé un accord avec InterVarsity leur permettant des rester sur les campus. Par exemple, l’Université d’Etat de l’Ohio a modifié le règlement comme tel: «Une organisation d’étudiants créée pour favoriser ou affirmer les croyances religieuses de ses membres peut adopter des critères d’éligibilité pour ses membres qui sont conformes à ses croyances».

Néanmoins, d’autres groupes d’étudiants à orientations religieuses ont signé la politique de non-discrimination demandée. Par exemple, des associations juives, catholiques, protestantes et musulmanes. Hillel, la plus grande organisation d’étudiants juifs, comporte des sections qui ont élu des étudiants qui ne sont pas juifs à des postes de responsables.

InterVarsity s’inquiète des frais supplémentaires

Dans une vidéo postée sur le site internet d’InterVarsity, son porte-parole Greg Jao a déclaré que la décision des universités d’Etat de Californie implique que les groupes locaux vont perdre l’accès aux salles de réunion sur les campus, aux salons d’étudiants et à d’autres installations des universités. Il estime que les frais annuels augmenteront de 20'000 dollars, pour chaque section.

Selon Mike Uhlencamp, l’impact sera bien moins élevé. «Nous n’allons pas dissoudre les groupes, ils n’ont pas été chassés des campus. Simplement, nous ne les reconnaissons plus comme des groupes officiels d’étudiants. Ils auront encore accès aux salles de réunions, mais ils ne bénéficieront plus de réduction». Il ajoute que le règlement des universités date de 1972 et dépend de la loi de l’Etat.

En 2013, l’Université d’Etat de Californie a fait remarquer à InterVarsity que son règlement entrait en conflit avec celui de l’Université et leur a donné une année pour répondre. Dans sa déclaration vidéo, Greg Jao a déclaré qu’en changeant son règlement, InterVarsity trahirait sa doctrine chrétienne. «Nous ne pensons pas pouvoir soutenir un règlement qui nous force à compromettre la foi évangélique et l’intégrité chrétienne sans saper notre engagement d’aider les étudiants à devenir de véritables révolutionnaires et pas seulement des gens qui s’accommodent de la réalité». (lv)