Podium féminin pour le premier Prix de la prédication

Podium féminin pour le premier Prix de la prédication

Les lauréates de la première édition du concours organisé par la Fédération des Eglises protestantes de Suisse pour valoriser l’art de la prédication sont connues.

Photo: CC(by-nc-nd)Bruno Parmentier

«L’objectif du Prix suisse de la prédication est d’encourager les quelque deux mille prédicateurs qui montent en chaire chaque dimanche en Suisse, d’honorer et de mettre en lumière leur travail», a rappelé Gottfried Locher, président de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), organisatrice de ce concours.

Pour cette première édition, le podium est entièrement féminin. Isabelle Ott-Bächler, pasteure à Neuchâtel, reçoit le Prix dans la catégorie Français-Italien où 62 textes concourraient, dont quatre en Italien. Sa prédication est intitulée «Ne pas arracher l’ivraie...». Pour le jury, elle y transpose de façon particulièrement réussie la portée sociopolitique d’un texte de l’évangile selon Matthieu. Caroline Schröder-Fiels, pasteure à Bâle, est lauréate dans la catégorie Allemand-Romanche où 183 textes avaient été déposés, dont deux en Romanche. Sa prédication qui a pour thème «Elie dans le désert» a impressionné le jury par la «clarté de sa ligne narrative». Enfin, un prix spécial du Jury a été remis à Manuela Liechti-Genge, pasteure à la paroisse germanophone de Porrentruy pour sa prédication radiophonique sur le récit de la Samaritaine.

Ces trois lauréates recevront un prix de 1000 francs. Leurs textes seront, en outre publiés ainsi que quatre autres prédications de la catégorie Français-Italien et huit autres dans la catégorie Allemand-Romanche. Pour le français et l’italien l’ouvrage intitulé «Prédications –un best of protestant» paraîtra le 3 novembre chez Labor et Fides, et le même jour «Ausgeprochen reformiert – Predigten», sortira chez TVZ.

Textes anonymisés

«Le prix était ouvert à tout prédicateur, pasteur ou laïque du monde protestant helvétique», rappelle Marina Kaempf, chargée de communication à la FEPS. «Ce “podium féminin” comme vous l’appelez, a été une excellente surprise, tant pour les membres du jury, qui avaient reçu des textes à évaluer complètement anonymisés, que pour nous à la FEPS. L’Eglise réformée est l’une des seules à accueillir les femmes comme prédicatrices à part entière. Ce palmarès met ainsi en évidence une force et une richesse de notre Eglise et nous nous en réjouissons beaucoup.» Un avis que partage la pasteure Line Dépraz, présidente du Jury Français-Italien. «Nous avons effectivement travaillé sur des textes anonymisés. Ici ou là, l’accord d’un adjectif nous laissait deviner si l’auteur du texte était un homme ou une femme, mais nous ne nous sommes fixé aucune règle quant au choix des gagnants. Il n’était pas question de se dire qu’au moins l’un des trois devait être une femme. D’ailleurs, les deux jurys ont travaillé en parfaite indépendance. La seule chose à laquelle nous avons été attentifs a été de choisir des textes de style différents pour la publication afin de montrer la diversité des prédications réformées.» Existe-t-il alors une manière typiquement féminine de prêcher? «Il y a peut-être une sensibilité un peu différente, mais je ne pense pas que les femmes soient différentes que les hommes en chaire. Par contre, cela s’inscrit dans notre héritage réformé. Les réformateurs ont donné l’accès à la Bible à tous, aux femmes en particulier.»

Irrésistible envie de transmettre

«A travers les mots du prédicateur, Dieu lui-même interpelle l’être humain. C’est pourquoi aujourd’hui, plus que jamais peut-être, la prédication est une chance pour l’Eglise et pour la société», a déclaré Gottfried Locher. Line Dépraz s’est réjouie de la qualité des textes reçus. «Des mots précis, un ton particulier, des images choisies pour éveiller la réflexion sont autant d’indices qui traduisent la passion des prédicateurs réformés pour la communication, irrésistible envie –voire le besoin– de transmettre à d’autres ce qui les fonde, les nourrit, les fait vibrer, donne sens à leur vie.»

La date de la prochaine édition du concours n’est pas encore connue. «Probablement dans deux ans», selon Marina Kaempf.