Les vignerons de Würzburg conservent leur titre de «fournisseurs de vin de messe»

Les vignerons de Würzburg conservent leur titre de «fournisseurs de vin de messe»

Alors que les communautés paroissiales catholiques peuvent acheter leur «vin de messe» au supermarché, depuis la fin du mois de juin dernier, les vignerons attitrés continueront d’approvisionner les paroisses du land de Würzburg.

Würzburg (epd - ProtestInter) Les «fournisseurs de vin de messe» continueront d’être reconnus comme tels, tout au moins dans l’évêché de Würzburg. «Le titre n’est pas retiré aux 32 exploitations concernées», a indiqué le vicaire général Karl Hillenbrand. Un accord a été trouvé avec la Conférence épiscopale allemande. Celle-ci avait récemment abrogé l’ordonnance catholique sur le vin de messe, en vigueur depuis 1976, qui stipulait qui les communautés paroissiales devaient acheter leur vin auprès de vignerons désignés. Depuis la fin du mois de juin dernier, les communautés ont aussi le droit d’acheter leur vin au supermarché, en précisant toutefois qu’il doit s’agir de vin de qualité: les vins «bas de gamme» – vin de pays et vin de table – sont proscrits dans l’eucharistie.

Après les informations parues dans la presse concernant l’abrogation de l’ordonnance, beaucoup de vignerons inquiets se sont adressés au diocèse de Würzburg pour demander s’ils pourraient continuer à porter le titre de «fournisseurs de vin de messe». Le vicaire général les a rassurés sur ce point. Précédemment, il avait fait part de ses regrets à propos de l’abrogation, même s’il pouvait la comprendre dans le cas concret. Dans l’évêché de Würzburg, 32 exploitations approvisionnent aujourd’hui les paroisses catholiques en vin de messe. Elles sont régulièrement contrôlées et les exploitants sont appelés à prêter serment sur la qualité de leurs produits.

Un vin de bonne qualité

Le Conseil permanent de la Conférence épiscopale avait abrogé l’ordonnance sur le vin de messe à la fin du mois de juin déjà. Les évêques étaient d’avis que le droit allemand est maintenant à même d’assurer la bonne qualité du vin et interdit dans une large mesure l’adjonction de substances étrangères. Selon Kordula Geier, cheffe d’exploitation du domaine viticole du «Juliusspital» de Würzburg, les ordonnances mises en place par l’Église étaient des modèles pour des vins de qualité et pour la viticulture bio. Ce sont les exigences définies pour le vin de messe qui ont inspiré par la suite les lois allemandes correspondantes.

Selon les dispositions catholiques, le vin de messe doit «être produit de manière naturelle, à partir de grains de raisin sans pourriture». À une époque où le vin était souvent frelaté, le titre de «vin de messe» était aussi une attestation de qualité: l’idée était ainsi d’empêcher, par exemple, que dans les années de moindre qualité de la vendange on ajoute au vin de messe de l’eau sucrée, du miel ou des épices. Selon la doctrine catholique, le vin de messe est transformé en sang du Christ dans l’eucharistie. Jusqu’au 15e siècle, on se servait de vin rouge, mais depuis lors on utilise presque exclusivement du blanc. L’Église protestante, pour sa part, admet aussi le jus de raisin, afin que les personnes qui ne boivent pas d’alcool puissent participer à la Sainte Cène. (FNA)