L’Eglise ouvre ses portes et descend dans la rue

L’Eglise ouvre ses portes et descend dans la rue

Après un culte dominical «portes ouvertes», les paroissiens et les passants de Cortaillod (NE) étaient invités à débattre sur la place du village de questions telles que «Dieu est-il une invention de l’homme».

Bien sûr que le culte est ouvert à tous chaque dimanche, mais ce 24 août à Cortaillod (NE), la paroisse du Joran a porté un soin particulier à l’accueil des nouveaux venus. Les officiants, la pasteure Diane Friedli et Martin Nouis qui achevait ainsi un stage pastoral d’une année, ont pris la peine d’expliquer le sens de chaque moment vécu dans une célébration. Accueil, reconnaissance des péchés, liturgie précédant la lecture de la Bible et la prédication, le sens et l’histoire de chacun de ces éléments étaient décortiqués avant d’être vécus.

Vivre un culte traditionnel

«C’était un culte très traditionnel. Le but, précise Diane Friedli, ce n’était pas de faire un culte autrement! Je ne voulais pas donner l’impression que lorsque l’on fait des activités exceptionnelles, comme l’apéro-débat dans la rue de ce dimanche, on doit faire des cultes exceptionnels. Mais bien d’expliquer le culte pour permettre à chacun d’y entrer. En effet, nous avons nos petites habitudes et notre vocabulaire. Et je suis sûre que pour les habitués, cela a été l’occasion de réfléchir à leur pratique.»

Ce culte avait été annoncé par voie d’affiches dans les villages de la paroisse et des invitations individuelles avaient été lancées. Une centaine de paroissiens ont répondu présents. «J’ai reconnu dans l’assemblée des visages des personnes que je connais, mais qui ne viennent pas au culte», se réjouis la pasteure. Il y avait aussi, les habitués, quelques fidèles des paroisses voisines attirés par la démarche et aussi des visages inconnus.

Ce culte traditionnel réservait toutefois un coin enfants, dont le bricolage collectif est présenté à l’Assemblée à la fin du culte. «Nous avons mis cela en place au printemps, et c’est en train de devenir une tradition», précise Diane Friedli.

Un apéro débat

Après le culte, les fidèles et les passants étaient invités à prendre un verre puis un repas, sur la place du village, devant l’Eglise, fermée à la circulation pour l’occasion. L’apéro était servi sous cinq parasols auxquels pendaient les questions «L’Eglise détient-elle la vérité?», «Dieu est-il une invention de l’homme», «Peut-on être croyant non pratiquant?», «La foi se transmet-elle?» et «Je vais bien, je n’ai pas besoin de l’Eglise?». Des cartes avec des sous-questions étaient également disponibles pour alimenter le débat, si nécessaire. Environ la moitié des fidèles se sont livrés à cette réflexion. Plusieurs passants ont observé la scène sans vraiment oser s’approcher de l’un ou l’autre des parasols.

«C’est une première, confirme Diane Friedli. La commune nous avait fait savoir qu’elle souhaitait que des activités soient organisées sur cette place récemment réaménagée. Nous avons saisi cette invitation et réfléchi à un concept d’animation.» Une formule qui a trouvé son public, à en croire les débats, qui se sont poursuivis pendant plus d’une heure sur certains thèmes.