Le Synode de l’Eglise vaudoise termine son marathon

Le Synode de l’Eglise vaudoise termine son marathon

La dernière séance de l’organe délibérant de l’Eglise évangélique réformée vaudoise pour la législature 2009-2014 a eu lieu vendredi et samedi à Vevey. Pour parvenir à boucler la révision de la théologie des ministères avant le changement de délégués, l’assemblée a terminé la deuxième lecture vendredi pour pouvoir mener la troisième samedi.

et Joël Burri

La dernière session du Synode (organe délibérant) de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) s’est tenue vendredi et samedi à la salle du Conseil communal de Vevey. Les membres du Synode sont arrivés au terme d’un véritable débat marathon sur les fonctions respectives des pasteurs, des diacres et des animateurs d’Eglise (laïcs).

Pour mener à bien cette mission, l’organe a multiplié les séances supplémentaires depuis février. Au final une nouvelle «théologie des ministères» qui n’enthousiasme personne: «Si nous avions un point à clarifier, c’était les rôles des diacres et des pasteurs, a conclu le délégué Jean-Paul Cavin juste avant le vote final, et si nous avons failli sur un point, c’est justement celui-ci.»

«Synode essoufflé»

Le synode a salué le travail d’évaluation du Conseil synodal pour la période 2009 à 2014. Toutefois, la commission de gestion a souligné le volume de travail important et «une précipitation dans le traitement des dossiers» qui a «essoufflé le synode», tout en troublant «les relations dans l’Eglise». Selon la commission, «les difficultés de cette législature résultent notamment des différentes compréhensions du presbytéro-synodalisme». Elle a ainsi proposé que pour les prochaines rencontres de novembre 2014 et de juin 2015 seuls «les objets absolument indispensables à la marche de l’EERV» soient mis à l’ordre du jour. De plus, les autres sessions devront être consacrées au projet d’évangélisation. Une proposition qui a largement été approuvée.

Cette critique rappelle la crise provoquée par l’adoption en 2013, d’un rite pour les couples homosexuels unis par un partenariat enregistré. Un autre débat à mettre en lien avec la création de ce rite controversé a eu lieu samedi: le Synode, donnant suite à une motion de la région Joux-Orbe, a chargé le Conseil synodal (exécutif) de présenter, au début de la législature 2014-2019, un projet pour introduire dans le règlement une consultation large de la base pour les sujets susceptible de toucher à l’unité de l’EERV.

Comptes supérieurs au budget

Les comptes 2013 de l’EERV se soldent par un déficit de 427’302 fr. contre 534’800 fr. de pertes prévues au budget et un bénéfice de 119’642 fr. pour les régions, pour les résultats d’exploitation, soit pour le résultat d’exercice, une perte de 190’724 francs sur un montant de plus de 43 millions de francs et un résultat positif de 27’445 francs pour les régions.

Le débat sur les comptes a donné lieu à deux vifs débats. Le premier concernait la présentation des comptes: le délégué Olivier Leuenberger a attendu leur adoption pour proposer de revenir sur ce qui venait d’être voté. Dans le texte adopté, les chiffres du déficit d’exploitation et du déficit d’exercices avaient été inversés sans que personne ne s’en aperçoive, preuve, selon lui, que la présentation des comptes est peu claire.

D’autre part, le rapport de la commission des finances ayant souligné, reproduction de document à l’appui, les imprécisions de la comptabilité de l’association des amis de Saint-Laurent-Eglise, ainsi que l’absence de certains documents, a provoqué un échange entre quelques délégués trouvant le «procédé détestable», s’apparentant à une «mise au pilori» et d’autres tenant d’une «transparence absolue», pour lesquels une compatibilité peu orthodoxe n’est pas acceptable. Le Conseiller synodal Jean-Michel Sordet a tenté de calmer le débat en rappelant que Saint-Laurent-Eglise était un peu comme un théâtre: «Ce qui se passe sur scène est remarquable, mais c’est en coulisse qu’il y a quelques difficultés.»

Valorisation du patrimoine

Le synode a également accepté le projet de valorisation d’un immeuble appartenant à l’EERV, situé à Chavannes. Actuellement, ce bâtiment de trois étages, qui comprend trois appartements, est «en très mauvais état». Au vu des coûts estimés pour des travaux de rénovation, notamment au niveau du chauffage, de l’électricité et de la toiture, le Conseil synodal a proposé de détruire l’immeuble pour reconstruire du neuf. Quelque 3’340’000 francs ont été estimés pour l’ensemble des travaux.

Les six futurs appartements estimés à 177’800 francs assureraient un rendement brut de 5,33%. La fondation Ogiz, une fondation créée à l’occasion de la reprise et de la vente d’un immeuble à la Sarraz pour l’EERV, participerait à hauteur de 1'000'000 francs. Les 2’340’000 francs restants proviendrait d’un emprunt hypothécaire. Bien que certains membres du synode aient trouvé «le préavis un peu léger et manquant de détails», les propositions du Conseil synodal concernant la destruction de l’immeuble et un emprunt de maximum 2’600’000 francs ont été acceptées. «J’espère que l’Eglise prendra soin des locataires actuels», s’inquiète une personne de l’assemblée.