La réadmission des divorcés remariés fait débat en Allemagne

La réadmission des divorcés remariés fait débat en Allemagne

L’exclusion des divorcés remariés du sacrement de la communion, en particulier, se heurte à l’incompréhension de beaucoup de catholiques. Plusieurs cardinaux se sont prononcés en faveur d’une réadmission possible après une période de pénitence.

Photo: Paroisse de Saint-Boniface Berlin, CC(by)

Berlin/Mayence (epd Protestinter) Le cardinal munichois Walter Kasper a évoqué devant l’assemblée des cardinaux à Rome la possibilité que les personnes divorcées qui se repentent de leur échec puissent solliciter leur réadmission aux sacrements, au terme d’une période de pénitence. «Je serais favorable à l’idée que nous poursuivions notre discussion dans cette direction», a-t-il déclaré fin février.

Une proposition qui a reçu le soutien, mi-mars, du nouveau président de la Conférence épiscopale allemande, le cardinal Reinhard Marx. Il a déclaré au journal «Welt am Sonntag» qu’il considérait la proposition formulée en ce sens par le cardinal Kasper comme «un chemin envisageable, mais qui doit toujours se faire au cas par cas».

La doctrine n'est pas un programme de parti

Mais le préfet de la Congrégation du Vatican pour la doctrine de la foi, Gerhard Ludwig Müller, a mis un terme aux espérances de réforme de la morale sexuelle catholique: «Pour nous, il ne s’agit pas simplement de récrire les règles comme on le fait pour un programme de parti», a déclaré le cardinal au journal «Mainzer Allgemeine Zeitung».

En référence aux résultats de l’enquête lancée par le Vatican sur le mariage, la famille et la sexualité, Mgr Müller a demandé que l’Église s’attache plutôt à faire mieux comprendre son attitude aux fidèles: «Il ne suffit pas de dire que le mariage est un sacrement et qu’il est donc indissoluble. Il faut aussi expliquer pourquoi.»

Dans la controverse sur l’admission des divorcés remariés à l’eucharistie (communion), Mgr Müller s’est élevé contre la réadmission: «Nous savons qu’il y a des situations difficiles, par exemple quand un conjoint est lésé ou qu’il y a abandon du domicile conjugal», a admis Gerhard Müller. «Mais le problème n’est pas résolu parce que des règles humaines déclarent la Parole de Dieu sans effet.» Il a suggéré que l’Église pourrait, il est vrai, attirer plus clairement l’attention sur le fait qu’un mariage peut, par la suite, être déclaré nul.

Même s’ils sont pécheurs, les divorcés remariés continuent à faire partie de l’Église catholique: «Il est important qu’ils demeurent actifs et qu’ils s’engagent.»

Mgr Müller, originaire de Mayence, a été admis au collège des cardinaux par le pape François il y a un mois. En visite le week-end dernier dans sa ville natale, il a déploré la campagne de dénigrement menée contre l’évêque de Limbourg en congé Franz-Peter Tebartz-van Elst. Le fait qu’un être humain soit attaqué de la sorte lui a rappelé une «époque très sombre» de l’histoire allemande, a indiqué le journal, citant les propos du cardinal.

Cet article a été publié dans :

Le quotidien Le Courrier dans son édition du 5 avril 2014.