L'Université de Zurich donne une bonne note à une école évangélique

L'Université de Zurich donne une bonne note à une école évangélique

La porte des hautes écoles reste ouverte aux enfants de migrants. A Zurich, un
programme pilote d'un institut évangélique leur ouvre la voie du gymnase. (Photo: ©petitrenard)

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A la fin du degré secondaire, deux tiers des élèves de l'école décrochent un sésame pour la voie gymnasiale. Et à quelques exceptions près, ils y sont encore une année plus tard. Ces bons chiffres sont ceux dont peut se targuer l'institut évangélique zurichois Unterstrass. Ils ont été publiés mi-avril par l'institut d'évaluation des formations de l'Université de Zurich.

Dans cette école qui met en avant des valeurs chrétiennes, le programme « Chances de formation pour tous » se déroule sur un an. « Le gymnase y est le but à atteindre », souligne Urs Moser, un des auteurs de l'étude. A Unterstrass, les critères d'évaluation des élèves sont clairs. Leur intégration est donc visée par le travail. Un objectif qui devrait être celui de l'instruction publique dans son ensemble, poursuit le scientifique.

Mais pour M. Moser, « l'égalité des chances a un coût » : pas de congé le mercredi après-midi et cours... le samedi matin. En plus de l'allemand et d'autres branches, les élèves travaillent aussi sur leur motivation et leur confiance en eux. De plus, malgré quelques cours individualisés, le rôle du groupe est central dans leur apprentissage. « Ils sont tous dans le même bateau », illustre le chercheur. Ce que montre d'ailleurs l'étude. A Unterstrass, « apprendre est cool ». La motivation des enseignants, qui attendent beaucoup de leurs ouailles, fait le reste.

Financement cantonal assuré

Depuis 2008, douze élèves par année rejoignent ce programme. La condition pour y accéder : avoir des parents qui ne sont pas de langue maternelle allemande et qui ne peuvent pas offrir des cours particuliers. La recommandation d'un enseignant est également demandée. Le potentiel cognitif et le degré de motivation sont testés dans la phase de sélection.

Quelques anciens élèves d'Unterstrass ont témoigné lors de la présentation de l'étude. « En début de secondaire, je n'avais pas d'idées pour mon avenir, a expliqué Samira, une jeune fille d'origine somalienne. Ce programme m'a appris apprendre. » Gazmend, lui, en parle en ces termes : « J'y ai appris à me concentrer sur mes forces, à garder mon calme : le plus facile d'abord! » Pour ce jeune d'origine kosovare, son engagement scolaire est une manière de rendre à ses parents, maçon et femme de ménage, ce qu'ils lui ont donné.

Au final, où se cachent les options évangéliques de ce projet pilote ? Peut-être dans l'«optimisme» de la direction de l'établissement pour un droit à la formation pour tous. Pour Jürg Schoch, directeur, la confiance en chaque être humain est un valeur évangélique. Il regrette que le concept ne fasse pas d'émules dans l'instruction publique. En contrepartie, le financement du projet est assuré par le canton pour les quatre prochaines années. (trad./sr)

- Institut évangélique zurichois Unterstrass